L'Assemblée nationale a adopté mercredi soir le budget de la Défense de 31,4 milliards d'euros pour 2013, un montant quasiment stable par rapport à 2012 dans l'attente du Livre blanc qui définira les nouvelles priorités stratégiques de la France.
La gauche a voté pour, l'UMP contre, les centristes se sont abstenus.
Un budget qui selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, tient compte de la nécessité de redresser les finances publiques, tout en garantissant "les ressources essentielles de nos priorités les plus cruciales".
Au premier rang de ces priorités, il a cité "l'entraînement et la préparation opérationnelle des forces" et l'entretien de leurs matériels.
La Défense devrait ainsi bénéficier en 2013 de 30,1 milliards de crédits budgétaires, et de recettes exceptionnelles provenant de cessions immobilières et de fréquences radio pour un montant attendu de près de 1,3 milliard d'euros.
Le projet prévoit 7.200 nouvelles suppressions de postes, dans le cadre de la politique de réduction du format des armées entamée en 2009.
22.000 militaires et civils devraient être parallèlement recrutés en 2013, la Défense restant l'un des premiers recruteurs de l'Etat.
Le texte entérine par ailleurs des "reports de commandes et de livraisons" d'équipements pour un montant de 5,5 milliards d'euros. Les crédits d'équipement s'élèveront à 16 milliards, pour financer notamment les programmes lancés dans le cadre de la Loi de programmation militaire de 2008.
Le rapporteur UMP François Cornut-Gentille a évoqué "un budget largement dans la continuité" de ceux qui ont été présentés ces cinq dernières années, tout en mettant en garde contre "le risque de déclassement des armées", avec un effort de Défense qui ne représente plus qu'environ 1,5% du PIB de la France.
Comme annoncé par le président François Hollande, le budget sanctuarise les crédits de la force de dissuasion nucléaire dans ses deux composantes, sous-marine et aéroportée, à hauteur d'environ 3 milliards d'euros.
Un amendement des députés écologistes visant à supprimer ces crédits, pour relancer selon ses auteurs le débat sur le sujet, a été rejeté.
Au moment où les troupes françaises se retirent d'Afghanistan, l'enveloppe destinée à financer les opérations extérieures des armées (Opex) est par ailleurs maintenue à 630 millions d'euros.
Avec ce budget 2013, la défense participe à l'effort d'économie sans anticiper les conclusions du Livre blanc.
"Il n'est pas possible d'affecter à la défense des ressources qui n'existent tout simplement pas", a prévenu la présidente de la commission de la Défense de l'Assemblée, Patricia Adam (PS), membre de la commission du Livre blanc.
Lors de la discussion en commission, les chefs d'état-major des armées avaient mis en garde les députés contre des décisions irréversibles qui compromettraient les capacités opérationnelles des armées.
Attendu en février, le Livre blanc permettra d'élaborer la future loi de programmation militaire pour les années 2014-2019. Il devra redéfinir les priorités françaises en matière de défense en fonction des nouvelles menaces, tout en tenant compte de la nécessité de réduire les déficits.
"J'attends du Livre blanc une cohérence entre les ambitions que l'on formule et les moyens dont nous disposons", a souligné le ministre.