par Catarina Demony
LUANDA (Reuters) - Les Angolais sont appelés aux urnes mercredi pour des élections présidentielle et législatives s'annonçant indécises, alors que la principale coalition d'opposition semble en mesure de l'emporter du fait de la frustration grandissante de millions de jeunes n'ayant pas profité de la croissance économique.
Au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) demeure favori mais son avance sur l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) est mince dans les sondages.
Une enquête d'opinion effectuée en mai montrait un gain de popularité de l'UNITA, créditée de 22% des suffrages, contre 13% en 2019.
Si le MPLA bénéficie de sept points d'avance, près de la moitié des sondés ont déclaré être indécis. De nombreux jeunes vont voter pour la première fois, alors que les moins de 25 ans représentent 60% de la population.
En amont de ces élections, symbole des tensions, l'UNITA a appelé les électeurs à ne pas s'éloigner des bureaux de vote afin de limiter le risque de fraude.
Des analystes disent s'attendre à ce que les résultats officiels soient reportés de plusieurs jours, du fait d'une modification des modalités de dépouillement, avec le risque d'une escalade des tensions - et, potentiellement, de violences.
Une victoire de l'UNITA, qui entend revoir des liens du pays avec les puissances mondiales, pourrait affecter les relations étroites entretenues avec la Russie, alliée du MPLA durant la guerre civile angolaise.
Soutenue par les Etats-Unis, l'UNITA a condamné l'"invasion de l'Ukraine par la Russie", selon son chef de file, Adalberto Costa Junior, qui s'est rendu à Bruxelles et à Washington pour nouer des relations avec les Occidentaux avant les élections.
Le président sortant, Jaoa Lourenco, s'est rapproché de l'Occident depuis son élection en 2017 mais s'est abstenu, en mars dernier, de soutenir une résolution de l'Onu condamnant l'offensive de la Russie en Ukraine.
(Reportage Catarina Demony à Luanda et Francesco Guarascio à Johannesburg; version française Jean Terzian)