Le marché automobile français montre des petits signes de reprise, avec un léger rebond de 3,4% des immatriculations de voitures neuves en données brutes en septembre, mais il va rester en repli sur l'ensemble de l'année.
A nombre de jours ouvrables comparables, les ventes restent légèrement orientées à la baisse (-1,5%) à 142.211 unités, selon des chiffres publiés mardi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).
La légère amélioration attendue par les professionnels au deuxième semestre, après le décrochage des ventes de 11,3% sur les six premiers mois de l'année, semble donc se concrétiser. Elle profite différemment aux constructeurs.
Le numéro deux français Renault a enregistré un bond de ses immatriculations de 18,1%, aussi bien grâce à la marque au losange (+19,3%) que sa filiale à bas coûts Dacia (+11,1%). Elles profitent de leurs nouveaux modèles, comme la Clio IV ou les 4x4 urbains Captur et Duster.
Renault respire, PSA souffre
"Notre portefeuille de commandes progresse de 20% par rapport à fin septembre 2012" après les journées portes ouvertes, indique Bernard Cambier, directeur commercial France, dans un communiqué.
Le numéro un, PSA Peugeot Citroën, continue en revanche de souffrir, avec un recul de 6,8%, qui affecte de la même manière ses deux marques. Citroën souligne pourtant que la nouvelle version de son monospace C4 Picasso a enregistré "plus de 12 000 commandes depuis son lancement en juin dernier", tandis que Peugeot en dénombre 6.000 pour la nouvelle 308, ce qui devrait se traduire par des immatriculations dans les mois qui viennent.
Parmi les groupes étrangers, les allemands s'en sortent bien. Le groupe Volkswagen a vu ses ventes progresser de 1,7% et le spécialiste du haut de gamme BMW de 8,4%. Celles de Daimler se sont envolées de 38,3%: cela s'explique par le fait qu'il peut de nouveau immatriculer certains modèles Mercedes qui avaient été bloqués par la France de la mi-juin à la fin août au prétexte qu'ils n'utilisaient pas un nouveau fluide réfrigérant pour la climatisation. Le japonais Toyota a crû de 9,4%, grâce à ses modèles Yaris, Auris et Prius, et l'italien Fiat de 17,2%.
A l'inverse, les américains General Motors et Ford ont vu leurs immatriculations baisser respectivement de 5,6% et de 8,3% et le japonais Nissan de 15,1%.
Septembre et octobre sont généralement de gros mois pour le marché automobile, avec des commandes enregistrées lors des journées portes ouvertes organisées par les concessionnaires.
-8% attendu sur l'année
Sur les neuf premiers mois de l'année, les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 8,5% en données brutes et de 8% à nombre de jours ouvrables comparables, se rapprochant ainsi de la prévision du CCFA pour l'ensemble de l'année.
Le marché automobile tomberait ainsi à son plus bas niveau depuis 1997, avec environ 1,7 million de voitures particulières vendues, après avoir déjà connu un mauvais cru en 2012. Ceci correspondrait à la perte de 500.000 voitures depuis 2011, souligne Flavien Neuvy, de l'observatoire spécialisé Cetelem.
Autre mauvaise nouvelle, "la production devrait décliner de 18,5% en 2013, soit le plus fort repli enregistré au cours des huit dernières années", selon Jean-François Belorgey, du cabinet EY (Ernst & Young).
Il anticipe une très légère reprise du marché en 2014. "Mais étant donné la fragilité de l'économie et un taux de chômage élevé (...) nous ne nous attendons pas à ce que le marché automobile français renoue rapidement avec son pic de ventes de 2,1 millions atteint en 2007", ajoute-t-il.
De plus, le gouvernement prévoit de durcir à compter de janvier le système de bonus-malus.
Ailleurs en Europe, les ventes ont aussi bondi le mois dernier en Espagne de 28,5%. Sur les neuf premiers mois de l'année, le marché ne fléchit que de 1,6% à 546.435 unités grâce à des mesures de soutien mises en place par le gouvernement.
Les dirigeants des constructeurs automobiles, réunis début septembre au salon de Francfort en Allemagne, avaient dit tabler sur une stabilisation du marché européen l'an prochain, voire sur une légère reprise.