Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis ont apporté vendredi de bonnes nouvelles sur l'état de l'économie américaine, et de l'espoir pour des millions de familles victimes de la crise en confirmant la décrue du chômage dans le pays.
En décembre, le taux de chômage a reculé de 0,2 point par rapport à novembre, pour s'établir à 8,5%, son niveau le plus bas depuis février 2009, indique le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail.
Le ministère a revu ses chiffres pour les cinq dernières années, mais ceux de décembre lèvent le doute: le taux de chômage officiel baisse sans discontinuer depuis quatre mois et a reculé de 0,9 point sur l'ensemble de l'année.
Les données concernant les embauches montrent de plus que l'économie américaine a créé 200.000 emplois nets en décembre, soit deux fois plus qu'en novembre et bien plus que ce que donnait la prévision médiane des analystes (150.000 embauches nettes).
Selon les chiffres officiels, tous les secteurs d'activités ont été créateurs nets d'emplois en décembre, à l'exception du secteur public, qui a continué de supprimer des emplois, mais où cette tendance est clairement en train de ralentir.
En moyenne sur l'année, l'emploi a progressé pour la première fois en quatre ans, indiquent les chiffres du gouvernement: après une baisse de 0,6% en 2008, 4,4% en 2009 et 0,8% en 2010, il a augmenté de 1,0% en 2011.
Les bases de données du ministère montrent également que sur les 11,8 millions de postes de travail perdus pendant la crise, le pays en a regagné 5,4 millions depuis le début de la reprise de l'emploi au premier trimestre 2010.
A dix mois des élections présidentielles américaines, ces chiffres devraient apporter des munitions à la campagne du président Barack Obama, candidat à sa propre succession et dont les opposants républicains ne cessent de critiquer la politique économique.
Se gardant de tout triomphalisme, M. Obama a déclaré à Washington que l'économie allait "dans la bonne direction" mais a souligné que "nombreux [étaient] ceux qui souffrent encore" des effets de la crise.
La Maison Blanche veut une croissance économique plus forte et juge "très important" pour cela que le Congrès adopte un certain nombre de mesures de relance comme la prolongation des allocations pour les chômeurs en fin de droit et les réductions d'impôt pour les classes moyennes proposées par M. Obama depuis plusieurs mois mais sur lesquelles les élus ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente.
Les chiffres officiels montrent en effet qu'il reste fort à faire: en moyenne sur trois mois, les embauches sont restées stables en décembre par rapport à novembre, et la baisse du chômage s'explique en partie par le fait que de nombreuses personnes renoncent à chercher du travail.
Le taux de participation à la population active, qui mesure la part des personnes en âge de travailler employées ou en recherche d'emploi, s'est ainsi établi à 64,1% en moyenne sur 2011. Cet indicateur, dont la tendance de baisse a été exacerbée par la crise, est ainsi à son niveau le plus faible depuis 1983.
Le rapport sur l'emploi "est bon, certes, mais il nous en faut davantage et de biens meilleurs pour témoigner que l'économie est engagée dans une phase d'expansion forte", résume l'économiste Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors.