PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement a déclaré jeudi assumer les mots d'Emmanuel Macron sur ceux qui "foutent le bordel" au lieu de chercher du travail, propos qui, après d'autres sorties de ce type du chef de l'Etat, suscitent une vive polémique.
"On peut être cultivé et parler comme les Français. Je pense qu'on peut aussi avoir l'objectif en politique (...) d'arrêter la langue de bois et d'oser nommer les choses", a dit à Radio Classique Christophe Castaner. "Moi j'assume qu'un président de la République puisse nommer les choses et utiliser les mots que nous utilisons tous au quotidien."
La petite phrase d'Emmanuel Macron, captée sur vidéo lors d'un aparté avec le président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, en marge d'une visite à Égletons (Corrèze) sur le thème de la formation professionnelle, a suscité une avalanche de commentaires.
A Alain Rousset, qui évoque les problèmes de recrutement d'une usine fabriquant des produits en aluminium à Ussel, en Corrèze, le chef de l'Etat répond :
"Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d'aller regarder s'ils peuvent avoir des postes là-bas. Parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire. C'est pas loin de chez eux."
Au cours de sa visite à Égletons, des heurts avaient éclaté entre les forces de l'ordre et des salariés de l'équipementier automobile GM&S, une usine proche dont la moitié des employés n'ont pas retrouvé de travail avec le repreneur.
Face à l'émoi suscité par ces propos, l'Elysée a tenté d'expliquer qu'ils ne visaient pas en particulier les salariés de GM&S. Mais Christophe Castaner a levé toute ambiguïté.
"Ceux qui manifestaient étaient les syndicats d'une entreprise voisine sur laquelle GM&S, l'Etat, les collectivités locales se sont très fortement mobilisés pour la sauver", a dit le porte-parole du gouvernement.
"Au moins dix fois pendant la procédure, y compris devant le tribunal, nous avions eu peur que le repreneur retire son offre parce que la situation de blocage organisée par certains a fait peur à tous les investisseurs", a-t-il ajouté. "Ceux qui foutent le bordel sont ceux qui veulent empêcher, par exemple, ces femmes et ces hommes de GM&S d'aller dans des plans de formation que nous proposons d'individualiser pour chacun."
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)