Le géant mondial de l'acier ArcelorMittal aborde 2014 avec "un optimisme prudent", fort d'une performance opérationnelle supérieure aux attentes en 2013 et d'un endettement réduit au-delà de ses objectifs initiaux.
"Depuis plusieurs années, nous n'avions pas commencé un exercice dans une situation aussi forte", s'est félicité vendredi le directeur financier Aditya Mittal lors d'une conférence téléphonique, à l'occasion de la publication des résultats annuels du groupe.
Le géant de l'acier est certes resté dans le rouge l'an dernier, même s'il est parvenu à réduire sa perte nette d'un quart (-24%), à 2,5 milliards de dollars, contre 3,4 milliards l'année précédente. Et son chiffre d'affaires est ressorti en baisse de 5,6% à 79,4 milliards de dollars.
Mais ArcelorMittal a fait nettement mieux que prévu sur le plan opérationnel: son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a atteint 6,9 milliards de dollars, mieux que son objectif "d'au moins 6,5 milliards" et légèrement au-dessus des attentes du marché.
Une performance saluée à la Bourse de Paris : le cours d'ArcelorMittal gagnait 3,59% à 12,84 euros vers 10H00 (09H00 GMT), dans un marché en légère baisse (-0,13%). Les analystes tablaient en effet sur un Ebitda annuel de 6,78 milliards, selon un consensus compilé auprès de 23 analystes et divulgué par le groupe la semaine dernière.
Les 6,9 milliards d'Ebitda dégagés en 2013 sont toutefois inférieurs aux 7,7 milliards de 2012.
Dans un premier temps, le groupe espérait une amélioration de cet Ebitda en 2013, mais il s'était vu contraint de revoir ses ambitions à la baisse en août, après avoir essuyé de lourdes pertes de 780 millions de dollars au deuxième trimestre.
Les résultats du groupe sur la fin de l'année démontrent que le groupe est en train de se redresser après avoir touché "le creux de la vague" au premier semestre, comme l'avait assuré son PDG Lakshmi Mittal en novembre.
Au quatrième trimestre, son chiffre d'affaires a progressé de 2,8% par rapport à la même période de l'année précédente, à 19,8 milliards de dollars, et son Ebitda a bondi de 22,6% à 1,9 milliard, mieux que le consensus DowJones Newswires qui tablait sur 1,79 milliard.
Le groupe mise désormais sur une hausse de la demande cette année sur ses deux principaux marchés: les Etats-Unis et l'Europe. En Amérique du nord, il prévoit une hausse de 3,5 à 4,5% de la demande, malgré un début d'année en retrait en raison des conditions climatiques.
En Europe, il voit le bout du tunnel après une chute de plus de 20% de la demande depuis le début de la crise. "Le pire est derrière nous", a affirmé Aditya Mittal, qui s'attend désormais à une "lente" progression du marché de 1,5 à 2,5% grâce à l'activité industrielle.
"La demande dans le secteur automobile a gagné 6% au dernier trimestre, soutenue par la grande Bretagne et l'Espagne", a affirmé Aditya Mittal, qui table désormais sur une hausse cette année de son Ebitda de 16% à 8 milliards de dollars.
ArcelorMittal a fait également mieux que prévu en ce qui concerne son programme de désendettement. Il a ramené sa dette nette à 16,1 milliards de dollars, un niveau meilleur que son objectif de 17 milliards, et a confirmé son ambition de la réduire à 15 milliards "à moyen terme".
Redémarrage de projets d'expansion
Le redressement au second semestre a redonné des ailes au PDG Lakshmi Mittal qui s'était employé ces dernières années à réduire les "surcapacités" du géant de la sidérurgie en Europe, fermant les hauts-fourneaux de Florange (Moselle) au printemps et restructurant le site belge de Liège.
Le ton du patron du groupe sidérurgique a changé en ce début d'année: "L'amélioration de la situation économique dans son ensemble nous a conduits à redémarrer quelques projets d’expansion sidérurgique stratégiques", a-t-il rappelé.
En décembre, il avait retrouvé son instinct de chasseur de bonnes affaires en reprenant une usine américaine de son concurrent allemand, ThyssenKrupp, à un prix bradé de 1,55 milliard de dollars.
Cette usine, située à Calvert, dans l'Alabama, permettra au géant de l'acier de se positionner sur les Etats-Unis, où le marché automobile et la construction, ses marchés principaux, se redressent.