La première compagnie aérienne japonaise, Japan Airlines (JAL), en redressement judiciaire, a fait état vendredi d'une perte nette de 177,9 milliards de yens (1,43 milliard d'euros) pour les 9 premiers mois de l'exercice 2009-2010, confirmant la gravité de sa situation.
JAL avait déploré une perte nette de seulement 1,9 milliard de yens au terme de la même période de l'exercice budgétaire précédent.
JAL, qui n'est à présent plus cotée en Bourse, n'a cessé de voir ses activités se détériorer depuis fin 2008.
Elle avait cumulé un déficit net de 131 milliards de yens (environ un milliard d'euros) au terme du seul premier semestre d'avril à septembre 2009, à cause d'une chute brutale de ses revenus en glissement annuel.
Elle a encore creusé sa perte de près de 48 milliards de yens (387 millions d'euros) entre octobre et décembre derniers. Elle n'a pas profité d'une petite amélioration de la conjoncture internationale, du fait de ses fragilités intrinsèques aggravées par la chronique sur sa faillite qui a occupé la une des médias des semaines durant.
"Il y a encore des freins structurels qui interdisent d'espérer une amélioration significative rapide", a reconnu l'administrateur de JAL, Akitoshi Nakamura, responsable de l'établissement semi-public de redressement des entreprises (Etic).
"Nous envisageons le scénario le plus noir pour gérer de la façon la plus rigoureuse", a-t-il précisé, ajoutant espérer que le pire ne se réalisera pas grâce au soutien et à la compréhension des clients.
Sur l'ensemble des neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de JAL a cédé 26,6% par rapport à celui des trois premiers trimestres de 2008-2009, pour tomber à 1.144,8 milliards de yens (9,24 milliards d'euros).
La compagnie a dans le même temps affiché un résultat d'exploitation négatif de 120,8 milliards de yens (974 millions d'euros).
JAL a transporté 8,2 millions de passagers sur les lignes internationales entre avril et décembre 2009, soit environ 700.000 de moins que durant la même période de l'année antérieure.
Quelque 28,4 millions de voyageurs ont emprunté les avions de JAL au cours des neuf mois considérés sur les lignes intérieures, contre près de 32 millions un an plus tôt dans le même laps de temps.
Après des mois de tractations avec le ministère des Transports et les banques à partir de l'été 2009, JAL a dû in fine se déclarer en faillite auprès d'un tribunal de Tokyo en janvier. Cette mesure ultime a été jugée nécessaire pour effacer une ardoise de dettes de plus de 2.000 milliards de yens (plus de 15 milliards d'euros). De facto, les comptes consolidés du groupe JAL sous la forme antérieure devraient être clos à la date du 19 janvier 2010, jour du dépôt de bilan du groupe.
Les activités de la compagnie se poursuivent toutefois normalement depuis, avec le soutien financier de l'Etat nippon, via un établissement semi-public de redressement des entreprises jugées viables mais en grande difficulté passagère.
Diverses actions doivent à présent être lancées pour remettre la compagnie d'aplomb en l'espace de trois ans, selon les plans précédemment annoncés.
La compagnie envisage de céder des activités non centrales, de stopper l'exploitation de liaisons non rentables, de réduire ses effectifs d'environ un tiers, de se doter d'une flotte moins coûteuse à l'usage et de renforcer ses partenariats avec des groupes étrangers, notamment ceux de l'alliance Oneworld dont elle est membre.