La Bourse de New York, ses angoisses du mois d'août apaisées, se prépare à effectuer mardi une rentrée dans le calme, qui devrait voir l'actualité politique monter en puissance à l'approche des élections législatives américaines de novembre.
Les marchés américains seront fermés lundi pour la fête du Travail.
Sur la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a rebondi de 2,93%, terminant à 10.447,93 points Il a quasi effacé sa chute d'août, pourtant la plus lourde pour ce mois depuis neuf ans.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a lui gagné 3,72% à 2.233,75 points, et l'indice élargi S&P 500 3,75% à 1.104,51 points.
"C'est une sorte de +ouf+ de soulagement", résume Evariste Lefeuvre, économiste en chef de Natixis pour le continent américain. "On a le sentiment que quand le pire est attendu, il se manifeste rarement", ajoute-t-il, rappelant que les investisseurs avaient "commencé à anticiper un scénario extrêmement noir, de déflation, de rechute de l'économie".
La place new-yorkaise a commencé le mois en trombe, le Dow Jones signant mercredi sa meilleure progression depuis début juillet (+2,54%) après l'annonce d'une progression totalement inattendue de l'indice ISM des directeurs d'achats du secteur manufacturier américain.
Cette bonne surprise a été suivie jeudi d'un rebond surprise des promesses de ventes de logements, puis vendredi des statistiques mensuelles de l'emploi.
Si l'économie américaine a encore supprimé 54.000 emplois nets en août, Wall Street s'était préparée à bien pire, vu l'enchaînement de mauvais indicateurs en août. Et le secteur privé a affiché un solde positif.
"Ce sont de très bons chiffres: ils montrent qu'on n'est probablement pas confronté à un retour de la récession", commente Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Le taux de chômage est cependant monté à 9,6%.
"Ce qu'il faut pour que ce pays affiche une vraie croissance, ce sont des emplois. Dans ce cas, pourquoi le Congrès n'agit-il pas?" interroge l'analyste. "La raison, c'est que les parlementaires sont plus occupés par leurs problèmes personnels que par ceux du pays".
Les Etats-Unis entrent dans le vif de la campagne pour les élections législatives de novembre, qui s'annoncent difficiles pour la majorité démocrate.
Le président Barack Obama, dont l'équipe planche actuellement sur des mesures destinées à relancer le marché de l'emploi, doit prononcer mercredi un discours sur l'économie et participer vendredi à une conférence de presse à la Maison Blanche qui pourrait être l'occasion de dévoiler ses intentions.
"On entre dans une période où il va falloir suivre de manière attentive la politique", confirme M. Lefeuvre. "On a de plus en plus des coalitions au pouvoir: on a vu ça au Royaume-Uni, en Australie. Cela rend l'action gouvernementale de soutien à l'économie un peu moins facile, et de l'autre côté, les banques centrales n’ont pas beaucoup de munitions".
Le calendrier macroéconomique s'annonce lui peu chargé, avec surtout mercredi la publication du Livre Beige, rapport de conjoncture de la banque centrale américaine. Jeudi sera annoncée la balance commerciale.
"Non seulement c'est une semaine raccourcie, mais il n'y pas vraiment d'actualité enthousiasmante attendue", relève Marc Pado. "Je verrais bien un marché qui se pose, avec un volume d'échanges qui reste faible".