Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les prix du gaz naturel européen ont chuté à l'ouverture lundi, les gains importants réalisés sur le champ de bataille de l'Ukraine ayant fait naître l'espoir d'une fin rapide de la guerre et du blocus économique mutuel destructeur entre l'Occident et la Russie.
À 03h45 ET (07h45 GMT), le contrat TTF d'octobre aux Pays-Bas, qui sert de référence pour le nord-ouest de l'Europe, était en baisse de 8,3 % par rapport à la clôture de vendredi, à 191,50 euros le mégawattheure, après avoir touché un plus bas d'un mois à 195 EUR/MWh.
Les prix ont également été limités par des signes d'importants flux continus de gaz naturel liquéfié vers l'Europe en provenance des États-Unis et de l'Afrique, alors que le continent intensifie ses efforts pour remplir les stocks avant le pic de la saison de chauffage hivernale. En outre, les responsables de l'Union européenne envisagent également de vendre des permis d'émission de carbone provenant des réserves officielles, ce qui permettrait d'augmenter la production d'électricité à partir du charbon et du pétrole, réduisant ainsi les besoins en gaz coûteux.
Les données de Gas Infrastructure Europe indiquent que les injections nettes dans les installations de stockage se poursuivent, les installations de l'UE étant remplies à 83,6 % en moyenne. Bien que ce chiffre soit largement supérieur à l'objectif de l'UE, les analystes préviennent toujours qu'une interruption complète des flux de gaz russe rendrait toute nouvelle injection impossible.
La Russie continue d'expédier de petites quantités de gaz - environ 9 % de la consommation de l'UE - par d'autres gazoducs, mais le risque d'un arrêt complet s'est accru après que le président Vladimir Poutine a menacé de prendre une telle mesure la semaine dernière en réponse aux propositions de l'UE d'imposer un plafond au prix des importations de gaz russe.
Les perspectives de la politique russe sont devenues beaucoup plus floues à la suite du succès spectaculaire de la contre-offensive ukrainienne au cours des dix derniers jours, au cours de laquelle l'armée ukrainienne a libéré de vastes pans de territoire et forcé les forces russes à battre en retraite. La Russie a réagi dimanche par des frappes de missiles sur des installations de production d'électricité et de traitement des eaux dans l'est de l'Ukraine, provoquant des pannes de courant généralisées et la suspension de l'approvisionnement en eau.
Selon diverses informations, M. Poutine a annulé une réunion avec les chefs de la défense dimanche, renvoyant le chef du district militaire occidental, Roman Berdnikov, 16 jours seulement après l'avoir nommé. Des rapports non confirmés sur les médias sociaux russes ont suggéré que Poutine avait fait face à des critiques inhabituellement franches de la part des chefs de la défense lors de leur réunion précédente.
"Il faudra un certain temps et d'autres développements pour évaluer si l'Ukraine peut capitaliser sur ses gains et si cela déclenche à son tour une nouvelle position de la Russie sur sa politique énergétique", ont déclaré les analystes de Saxo Bank dans une note matinale aux clients.