Face aux inquiétudes d'une partie de la population, le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot a demandé vendredi au gestionnaire du réseau d'électricité Enedis de modifier sa stratégie de déploiement du compteur intelligent Linky, dont il veut aussi revoir les coûts.
"Il est important que ce grand programme se déploie dans les meilleures conditions opérationnelles et économiques et soit bien compris des Français", a affirmé le ministre dans un communiqué, en annonçant une série de demandes à Enedis.
Depuis le lancement de son déploiement en 2015, et malgré les messages rassurants de plusieurs organismes indépendants concernant son impact sur la santé ou la protection des données, le compteur Linky continue de susciter des craintes dans une partie de la population. A tel point que certaines communes ont tenté d'en refuser l'installation sur leur territoire.
Nicolas Hulot souhaite notamment qu'Enedis soit "particulièrement attentif aux personnes se prévalant d'électrosensibilité" lorsque les agents installent les compteurs et que le gestionnaire du réseau de distribution, tout comme les fournisseurs de courant, revoient leur communication pour "faire preuve de la plus grande transparence et de plus de pédagogie" sur l'utilisation des données des utilisateurs.
Par ailleurs, le ministre souhaite étudier "les possibilités d'évolution des modalités de rémunération" d'Enedis pour la pose de ces compteurs intelligents, conformément à une demande de la Cour des comptes.
Dans un rapport publié en février, l'institution avait rappelé que le déploiement du compteur coûterait 5,4 milliards d'euros et que les conditions de rémunération d'Enedis étaient "généreuses".
Elle avait aussi estimé que les gains que Linky pouvait apporter aux consommateurs étaient encore "insuffisants". Le ministre demande donc à Enedis de distribuer aux usagers au moment de la pose du compteur un document explicatif sur la maîtrise de leur demande d'énergie, et de développer de nouvelles modalités d'accès à leurs données de consommation.
Le ministère contrôlera l'application de ces demandes via la relance du comité de suivi Linky, dont la prochaine réunion aura lieu en octobre.