PARIS (Reuters) - La République en marche, le parti du président élu Emmanuel Macron, a refusé d'investir Manuel Valls pour les élections législatives de juin mais ne présentera pas de candidat face à lui, a annoncé jeudi le secrétaire général de la formation.
"Nous n'investissons pas Manuel Valls", a déclaré Richard Ferrand lors d'une conférence de presse, en réponse à la demande de l'ancien Premier ministre socialiste de représenter le mouvement du nouveau président dans la circonscription de l'Essonne où il brigue un nouveau mandat.
Pour expliquer ce refus, Richard Ferrand a dit que Manuel Valls ne remplissait pas les critères requis, mais qu'il constituait toutefois un cas particulier.
"Nous ne bougerons pas nos critères : pas de passe-droit, pas de traitement particulier, la même règle pour tous", a-t-il dit. "Mais on prend acte de cette singularité d'un Premier ministre qui a été en poste ces dernières et nous ne cherchons pas à mener querelle à tel ou tel".
Il a confirmé qu'Emmanuel Macron avait été appelé à arbitrer sur le cas de l'ancien Premier ministre.
"Effectivement, sur quelques cas son avis a été requis", a-t-il déclaré en réponse à une question sur Manuel Valls.
Manuel Valls a "salu(é)" dans un communiqué la décision du mouvement d'Emmanuel Macron.
"C'est donc en homme libre mais fort d'une identité politique claire, revendiquée, assumée - Républicain, Progressiste, de gauche - que j'agis", écrit-il.
Son engagement, ajoute-t-il, le "situe clairement dans la majorité présidentielle forte, cohérente et diverse qui doit se constituer".
"Mon engagement et mon amour de la France ne s'embarrassent ni d'étiquettes ni de postures artificielles et stériles", déclare encore l'ancien Premier ministre.
Toujours membre du Parti socialiste, Manuel Valls a engagé un cavalier seul après sa défaite face à Benoît Hamon à la primaire de la gauche, appelant à voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour de l'élection présidentielle.
A la victoire de ce dernier dans la course à l'Elysée, le député sortant de l'Essonne a dit son souhait de rejoindre son parti, s'attirant les foudres de nombre de socialistes.
Son cas est examiné par la commission des conflits du PS, qui a présenté en début de semaine une liste de plus 400 candidats en vue des élections législatives dans laquelle la circonscription de Manuel Valls figure pour l'instant en blanc.
Les desiderata de Manuel Valls ont été accueillis avec froideur à la République en marche où certains refusent d'être associés à la politique menée par l'ancien Premier ministre de François Hollande, d'avril 2014 à décembre 2016.
(Elizabeth Pineau, avec Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)