La situation de la Grèce a dominé les discussions vendredi au Forum économique de Davos où le gouvernement grec a assuré que son pays parviendrait à rétablir ses finances par ses propres moyens, dans un effort pour rassurer les marchés.
Le Premier ministre grec Georges Papandréou et son ministre des Finances Georges Papaconstantinou, présents dans la station de ski suisse, ont assuré que leur pays parviendrait par ses propres moyens à réduire son déficit budgétaire.
"Nous devons prendre des mesures et prévoyons des réformes structurelles très fortes. C'est le seul moyen de restaurer notre crédibilité face à nos citoyens, aux marchés financiers et à nos partenaires européens", a dit M. Papandréou.
Quand à l'éventualité d'une aide financière des pays de la zone euro, M. Papaconstantinou l'a encore démenti.
La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a exprimé sa "confiance" dans la capacité du gouvernement grec à redresser ses finances. Elle a assuré que les membres de la zone euro étaient "tous solidaires les uns à l'égard des autres".
"Il n'y a pas de système de sauvetage et nous devons remplir nos engagements", a-t-elle par ailleurs déclaré sur CNBC.
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a noté que c'était "la première épreuve de ce genre pour la zone euro". "Mais je pense qu'ils vont y arriver", a-t-il dit.
Il a répété que le FMI était "prêt à intervenir" mais a estimé que "cela ne sera pas obligatoirement nécessaire".
Le Forum a fourni comme à l'habitude l'occasion de plusieurs rencontres et déclarations diplomatiques.
Au lendemain de la réunion de Londres sur l'Afghanistan, le ministre des Affaires étrangères britannique David Miliband a estimé que le respect de la Constitution afghane était une condition à une réintégration des talibans dans la vie politique du pays.
"Il y aurait une place" pour les insurgés s'ils respectaient la Constitution, notamment le droit des femmes, mais qu'ils seraient confrontés à "la machine militaire" s'ils le refusaient, a-t-il dit.
Le nouveau directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a pour sa part indiqué que le dialogue se poursuivait avec l'Iran en vue d'un accord sur l'enrichissement d'uranium.
"Nos propositions sont sur la table. Le dialogue se poursuit", a-t-il dit, en dépit de l'accueil négatif des Iraniens jusqu'alors.
Le Forum a aussi été l'occasion pour la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey d'évoquer avec le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa l'affaire des deux ressortissants suisses retenus en Libye depuis l'interpellation musclée à Genève d'un fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
M. Moussa a dit à la ministre qu'il "verra dans quelle mesure" le dossier pourrait être évoqué au sein de la Ligue arabe, a indiqué une source diplomatique.
Habitué de Davos, Bill Gates, fondateur de Microsof et homme le plus riche du monde a annoncé que sa fondation donnerait 10 milliards de dollars sur les dix prochaines années pour la recherche, le développement et la fourniture de vaccins dans les pays les plus pauvres.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué l'initiative mais sa directrice générale, Margaret Chan, a souligné que cela représentait "seulement une petite partie de ce qui est nécessaire".