PARIS (Reuters) - L'attentat djihadiste de vendredi dernier à Ouagadougou a été commis par six assaillants, dont trois ont été tués et trois autres ont pris la fuite, a déclaré mardi le Premier ministre français, Manuel Valls.
Cet attentat contre un hôtel et un restaurant du centre de la capitale du Burkina Faso a fait au moins 30 morts dont trois Français, parmi lesquels la photographe franco-marocaine Leila Alaoui, décédée des suites de ses blessures.
"En début de soirée, six individus ont ouvert le feu sur le café Le Cappuccino, sur des clients désarmés (...) avant de se réfugier dans l'hôtel Splendid", a déclaré Manuel Valls lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.
"Le bilan de cette attaque est d'au moins 30 morts et d'une trentaine de blessés", a-t-il ajouté. "Des six agresseurs, trois ont été tués et trois sont encore recherchés".
Des militaires français et américains ont participé à l'opération de libération des otages vendredi dernier.
"La jeune démocratie du Burkina Faso a besoin de notre aide", a ajouté Manuel Valls.
François Hollande avait auparavant rendu hommage à Leila Alaoui, qui se trouvait au Burkina Faso pour un reportage sur les droits des femmes à la demande d'Amnesty International. L'ONG a fait part mardi de sa "grande tristesse" à l'annonce de la "mort tragique" de Leila Alaoui et de son chauffeur Mahamadi Ouédraogo.
Sur Twitter, Manuel Valls a écrit que "Leila Alaoui, c'était l'engagement, la culture, le talent. Tout cela, les terroristes ne pourront jamais l'abattre."
L'attaque revendiquée par Al Mourabitoune, groupe lié à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), visait l'hôtel Splendid et le Cappuccino, prisés par les Occidentaux et les soldats français déployés dans le pays dans le cadre de l'opération Barkhane qui lutte contre les djihadistes au Sahel.
En novembre, le mouvement dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar avait déjà revendiqué l'attaque de l'hôtel Radisson Blu dans la capitale malienne, Bamako, qui avait fait vingt morts.
Le ministre burkinabé des Affaires étrangères a fait état mardi de plusieurs arrestations de routine. "Il y a des interpellations et des personnes qui sont relâchées. Dans ce genre de situation, on prend tout le monde ou presque, tout ce qui peut s'apparenter à des suspects et, au fur et à mesure, on vérifie", a déclaré Alpha Barry.
Samedi, Mossa Ag Attaher, porte-parole des ex-rebelles maliens du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), avait été interpellé à son domicile de Ouagadougou. Il a été relâché après interrogatoire.
"Il y a eu plusieurs séquences de questions avec différentes personnes, différents responsables de la gendarmerie. Ce qui revenait c'était : 'Est-ce que vous avez des informations sur une menace imminente sur le Burkina ? Est-ce que le MNLA a des liens avec ceux qui opèrent et qui menacent le Burkina aujourd'hui' ?", a-t-il expliqué sur RFI.
(Elizabeth Pineau, Myriam Rivet, Guy Kerivel et Jean-Philippe Lefief)