PARIS (Reuters) - Ursula von der Leyen a fustigé lundi la dénonciation par l'Australie d'un contrat portant sur une commande de 12 sous-marins français, dans une interview accordée à CNN.
"L'un de nos membres a été traité de manière inacceptable", a déclaré la dirigeante européenne selon un extrait de l'entretien qui doit être diffusé ce lundi par la chaîne d'information américaine.
"Nous voulons savoir ce qui s'est passé et pourquoi", a-t-elle ajouté.
L'Australie a annulé la semaine dernière un accord conclu en 2016 avec le groupe français Naval Group pour la construction d'une flotte de sous-marins conventionnels, annonçant dans le même temps une commande d'au moins huit sous-marins à propulsion nucléaire avec les technologies américaine et britannique dans le cadre d'un partenariat de sécurité trilatéral.
Selon le récit de l'Elysée, la rupture a été annoncée par lettre à Emmanuel Macron, quelques heures seulement avant la conférence de presse du président américain Joe Biden et du Premier ministre britannique Boris Johnson annonçant le nouveau contrat.
Ce revers a sérieusement irrité Paris, qui a rappelé ses ambassadeurs à Washington et à Canberra. L'ambassadeur de France aux Etats-Unis a été reçu dimanche par Emmanuel Macron, a fait savoir l'Elysée.
Le nouvel accord stratégique a aussi provoqué la colère de la Chine, principale puissance montante dans la région Indo-Pacifique.
Les relations commerciales avec l'Australie se sont invitées à une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Union européenne prévue ce lundi soir, a fait savoir un porte-parole de la Commission européenne.
(Rédigé par Nicolas Delame, édité par Jean-Michel Bélot)