Moins 'faucon' prévu, le discours tenu hier par Janet Yellen profite à l'or, surtout en dollar. Au terme du premier de ce jeudi sur le marché de référence de Londres, l'once d'or cotait 1.269,6 dollars (+ 41,1 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1.119,4 euros (+ 9,1 euros).
Le cours de l'once semble dopé par la perspective de voir les taux d'intérêt de long terme rester bas pendant plus longtemps que prévu. Une perspective structurellement favorable à l'or aux yeux des investisseurs, puisque le métal jaune ne génère ni cash flow, ni coupon, et que son rendement est donc de 0%. A titre de comparaison, le dix ans américain, qui hier tutoyait les 2%, est revenu ce midi à 1,88%. L'écart entre les deux se réduit donc.
Que retenir de la conférence de presse que la patronne de la Fed, Janet Yellen, a animé hier soir aux Etats-Unis ? En ajoutant que le principal taux directeur, relevé en décembre, n'a pas changé, à 0,25-0,50%. D'abord que l'euro profite de cette annonce pour s'apprécier face au dollar : il dépasse pour l'heure les 1,13 dollar l'euro.
Selon Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM, 'la Fed préfère agir plus tard que trop tôt'. Ce qui décale dans le temps les anticipations du marché. En effet, à en croire le consensus des investisseurs, l'attente médiane pour 2016 était de 1,375% en décembre, mais elle n'est plus que de 0,875% en mars. De 4 hausses attendues via ce graphe on passe à 2 hausses', indique M. Waechter. Ce dernier donne ainsi lecture des dot charts, c'est-à-dire ces nuages de points publiés après le FOMC (le comité de politique monétaire de la Fed) et sur lesquels chaque membre 'note' anonymement sa position actuelle sur les taux et ses anticipations.
Chez Aurel BGC, on lit ainsi ces dot charts : la prévision 'médiane' des membres du FOMC ne laisse plus attendre que 50 points de base de hausse de l'objectif de taux des Fed funds cette année, contre 100 points en décembre dernier.
'Les participants du FOMC croient maintenant qu'un rythme plus lent de normalisation de la politique monétaire est nécessaire pour atteindre la prévision médiane de croissance du PIB américain', analysent de leur côté les spécialistes canadiens de la FBN, qui concluent : 'Tout bien compté, ce communiqué est relativement accommodant et corrobore notre opinion selon laquelle il y aura au plus deux hausses de taux d'intérêt cette année.' Chez Société Générale (PA:SOGN), on n'en attend qu'une.
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