Wall Street s'engage sur la pointe des pieds dans le vif de la saison des résultats, redoutant moins les performances des entreprises américaines que l'humeur du monde des affaires alors que pèse toujours la menace d'une impasse budgétaire aux Etats-Unis.
Sur les cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a avancé de 0,40%, terminant vendredi à 13.488,43 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a de son côté gagné 0,77% à 3.125,63 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 0,38%, clôturant à 1.472,05 points, soit un peu en-dessous de son plus haut niveau en cinq ans atteint jeudi.
Si beaucoup d'analystes envisageaient avec un optimisme relatif les perspectives économiques aux Etats-Unis, tant du point de vue macroéconomique que microéconomique, le nuage noir de la dispute budgétaire à Washington peinait à se dissiper.
Comme l'a montré l'évolution du S&P 500, qui a atteint un nouveau plus haut cette semaine, "il y a des raisons d'être optimiste" pour 2013, a estimé Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.
Tout comme les premiers résultats publiés cette semaine, du géant de l'aluminium Alcoa à la banque Wells Fargo, "les données de base ne sont pas extraordinaires, mais elles sont encourageantes", a-t-il jugé.
Mais, selon lui, les investisseurs ne perdent pas de vue "que tout cela pourrait bien changer en fonction de l'évolution des discussions à Washington".
Après un accord à l'arraché le 1er janvier ayant évité au pays un choc budgétaire aux conséquences potentielles redoutables sur son économie, en mettant fin au contentieux sur l'imposition des ménages américains, l'autre volet du problème restait à régler.
"Si aucun accord n'est trouvé avant le 1er mars sur la question des coupes budgétaires" réclamées par le camp conservateur, "les républicains ne donneront pas leur accord à une hausse du plafonnement de la dette", a précisé M. Johnson.
En l'absence d'accord, les Etats-Unis risquent de se confronter à un défaut de paiement.
Toutefois, pour Chris Low, de FTN Financial, "le marché se tournera davantage que la semaine écoulée vers les résultats, les entreprises concernées pesant davantage".
Parmi elles, les courtiers regarderont avant tout les valeurs financières, secteur qui devrait arriver parmi les deux meilleurs en termes de performance et de croissance de bénéfices, a souligné Sam Stovall, de S&P Capital IQ.
Le bal de la saison des valeurs financières, auquel Wells Fargo a donné un coup d'envoi vendredi, devait se poursuivre mercredi avec JPMorgan Chase et Goldman Sachs, et jeudi avec Bank of America et Citigroup.
Autre facteur d'intérêt, "les résultats du quatrième trimestre donnent généralement lieu à la publication des prévisions pour l'ensemble de l'année" à venir, a relevé Art Hogan, de Lazard Capital Markets.
Or, dans le contexte de l'incertitude politique actuelle, "il sera intéressant de voir quelle sera le niveau de confiance affiché par les dirigeants des entreprises américaines pour l'année 2013", a-t-il estimé.
Après "une semaine de réflexion, sans beaucoup de données économiques", les séances prochaines s'annoncent plus riches en indicateurs, a noté Chris Low, de FTN Financial, qui regardera en particulier les ventes au détail en décembre mardi et une première estimation de la confiance des consommateurs pour janvier.
Les courtiers surveilleront aussi le niveau de l'indice VIX -- mesurant la volatilité du marché -- qui a fini vendredi à son plus bas niveau depuis juin 2007. Pour Fred Dickson, de DA Davidson, c'est le calme avant la tempête qui pourrait annoncer une correction brutale, à la baisse, du marché.