Investing.com - Alors que le début de la guerre entre Israël et le Hamas a déjà largement soulevé les prix du pétrole, la Banque Mondiale a averti hier qu’une escalade du conflit pourrait donner lieu à un nouveau record de l’or noir à près du double du cours actuel.
L’institution a en effet estimé que si le conflit s'étend au-delà des frontières de la bande de Gaza et débouche sur un embargo pétrolier arabe comme celui de 1973, les prix du pétrole pourraient grimper jusqu'à 157 dollars le baril, soit un potentiel de hausse de près de 90%.
"Dans un scénario de perturbation majeure, comparable à l'embargo pétrolier arabe de 1973, l'offre mondiale de pétrole se réduirait de 6 à 8 millions de barils par jour", a déclaré la Banque mondiale.
"Cela entraînerait une hausse des prix de 56 % à 75 % dans un premier temps, soit entre 140 et 157 dollars le baril” a-t-elle ajouté.
Rappelons que la crise pétrolière de 1973 a vu les prix du pétrole quadrupler après que les ministres arabes de l'énergie ont imposé un embargo sur les exportations de pétrole vers les États-Unis en représailles de leur soutien à Israël lors de la guerre du Kippour.
Soulignons cependant que ce scénario du pire n’est que l’une des trois possibilités envisagées par la Banque Mondiale.
Dans un autre scénario tenant compte d’une "petite perturbation", l'approvisionnement mondial en pétrole connaîtra une réduction de 500 000 barils par jour à 2 millions de barils par jour, tandis qu’un scénario de "perturbation moyenne" priverait les marchés de 3 à 5 millions de barils par jour, ce qui ferait grimper les prix du pétrole entre 109 et 121 dollars le baril.
Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, a commenté le rapport en soulignant que "le dernier conflit en date au Moyen-Orient survient après le plus grand choc subi par les marchés des matières premières depuis les années 1970, à savoir la guerre de la Russie contre l'Ukraine", ajoutant que “cette guerre a eu des effets perturbateurs sur l'économie mondiale qui persistent encore aujourd'hui".
Il a également expliqué que bien qu'Israël et les territoires palestiniens ne soient pas des acteurs majeurs du secteur pétrolier, le conflit se déroule dans une région productrice de pétrole, et que "si le conflit devait s'aggraver, l'économie mondiale serait confrontée à un double choc énergétique pour la première fois depuis des décennies - non seulement à cause de la guerre en Ukraine, mais aussi à cause du Moyen-Orient".