Emmanuel Macron a précisé devant plusieurs centaines de maires réunis mercredi à Paris son projet d'exonérer 80% de la population de la taxe d'habitation, en soulignant que l'Etat remboursera ces dégrèvements "à l'euro près".
Accueilli froidement, avec quelques sifflets, le candidat d'En Marche! à l'élection présidentielle a demandé le "respect" aux élus locaux, dont beaucoup contestent cette proposition.
"L'Etat remboursera aux collectivités à l'euro près ces dégrèvements", a-t-il affirmé. "Les maires conserveront leurs pleins pouvoirs de taux, avec un principe: que les éventuelles augmentations ne seront pas prises en charge par l'Etat mais par les contribuables", a précisé l'ex-ministre de l'Economie.
Une "instance indépendante formée d'élus locaux, avec des maires, des conseillers de la Cour des comptes" sera mise en place pour contrôler le respect de ces engagements, a-t-il dit.
La taxe d'habitation constitue un part importante des ressources des communes. Nombre d'élus craignent que l'exonération des 80% de la population ne constitue un manque à gagner pour ces collectivités que l'Etat ne compensera pas sur la durée.
Mercredi matin, le président de l'Association des maires de France, François Baroin (LR), avait estimé que la proposition d'Emmanuel Macron remettait en cause "en profondeur le principe constitutionnel de la libre administration des collectivités territoriales".
Les 11 candidats à l'élection présidentielle ou leurs représentants sont auditionnés par les élus toute la journée de mercredi à la Maison de la radio pour un grand oral organisé par l'AMF.