Les Chinois représenteront en 2015 le principal débouché au monde pour les biens et services de luxe, qu'ils dépensent dans leur pays ou lors de voyages à l'étranger, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG) publiée mardi.
"Nous prédisons que d'ici 2020, plus de 330 villes en Chine auront le même niveau de revenu disponible que Shanghaï en 2010, et que d'ici 2015, la Chine deviendra le plus grand marché du luxe au monde", écrit BCG.
L'an dernier, le courtier CLSA, spécialiste de l'Asie, prédisait que la Chine serait en 2020 le plus vaste marché au monde pour le secteur du luxe, mais le cabinet d'audit PriceWaterhouseCoopers (PWC) estime que ce palier sera franchi en 2015.
"Il y a deux Chine, celle de l'intérieur et la Chine des Chinois qui voyagent. La deuxième consomme autant que la première, voire plus", relève auprès de l'AFP Olivier Abtan, directeur associé au BCG à Paris.
"Les dirigeants de quelques géants du luxe pensent que 40% de leurs ventes dans le monde sont déjà assurées par les consommateurs chinois", souligne l'étude.
"Ce qui surprend, c'est la puissance des consommateurs émergents à travers leurs voyages. Ce sont eux qui génèrent les ventes partout dans le monde. C'est un phénomène important qui n'est pas prêt de s'arrêter", ajoute-t-il.
Selon BCG, la moitié des dépenses de luxe des Brésiliens et des Chinois sont réalisées à l'étranger lors de voyages. Et ces flux touristiques vont croître et doper le marché, souligne BCG.
Mais ces flux n'expliquent pas tout: la carte géographique du luxe mondial est en train de changer très rapidement, la Chine et certains autres pays émergents comme le Brésil y acquérant une place considérable. Outre la Chine, "de grandes villes dans d'autres pays des BRIC deviennent elles aussi de puissantes plateformes du luxe", note l'étude.
Parmi les pays émergents, "il faut se préparer à ce qu'émergent des champions du secteur du luxe. On ne voit pas encore de champions se dégager au niveau mondial, mais cela va arriver dans quelques années, une décennie peut-être", estime M. Abtan.