Les acheteurs de muguet porte-bonheur sont essentiellement âgés, vivent en Ile-de-France et dans le sud-est de la France, indique dimanche une étude réalisée par Kantar TNS pour les fleuristes et l'organisme semi-public France AgriMer, à la veille du 1er mai.
L'an dernier, un million de foyers (soit 6,5% des ménages), ont effectué un achat de muguet à l'occasion du 1er mai, s'élevant à 17,7 euros en moyenne, selon l'étude qui ne comprend pas les achats effectués sur la voie publique auprès des particuliers, lesquels bénéficient par dérogation - le jour du 1er mai uniquement - du droit de commercialiser des clochettes blanches parfumées.
Les acheteurs de muguet sont sur-représentés chez les foyers de plus de 65 ans (44%) par rapport à l'ensemble des ménages de France (32%), et plutôt sous-représentés dans les autres tranches d'âge, précise l'étude.
Les fleuristes ramassent la mise, puisqu'ils concentrent 43% des dépenses relatives au muguet contre 26% à la grande distribution, 14% aux marchés et foires, 9% aux jardineries spécialisées et autres lieux (8%).
La tradition en France d'offrir du muguet le 1er mai en signe de porte-bonheur remonte au roi Charles IX à la Renaissance, précise le blog spécialisé "le mag de Flora".
Remise au goût du jour en 1900 par de grands couturiers parisiens qui se mirent à en offrir à leurs clientes, les clochettes blanches ont ensuite été fixées comme symbole par le maréchal Pétain en 1941 pour remplacer l'églantine rouge, symbole originel de la fête du Travail.
En France, l'essentiel du muguet commercial est récolté dans la région de Nantes et expédié partout en France.
S'il est surtout acheté par les seniors, il est aussi souvent ramassé par des retraités, à la recherche d'un petit travail saisonnier pour faire un complément de revenus, selon des témoignages recueillis par l'AFP dans la région de Nantes.
"Des retraités, il y en a beaucoup et de plus en plus", remarque ainsi Jean-Yves Coutant, 68 ans, ancien agriculteur vendéen avec une "retraite de 800 euros par mois", qui trie et emballe les brins de muguet pour la sixième année consécutive à Saint-Philbert de Grand Lieu. Avec dix jours de travail rémunérés au Smic, il gagnera quelques centaines d'euros, de quoi "mettre un peu de beurre dans les épinards".