PARIS (Reuters) - Marine Le Pen s'est insurgée jeudi contre une décision de justice ordonnant une expertise psychiatrique dans le cadre de sa mise en examen pour la diffusion sur les réseaux sociaux de photos d'exactions du groupe Etat islamique (EI).
La présidente du Rassemblement national (ex-Front national) a fait savoir qu'elle ne se plierait pas à cette procédure pourtant habituelle en pareille circonstance.
"C'est proprement HALLUCINANT. Ce régime commence VRAIMENT à faire peur", a écrit la présidente du Rassemblement national (ex-Front national) dans un message publié sur Twitter (NYSE:TWTR), assorti d'une reproduction de l'ordonnance signée par une magistrate du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine).
"Je n'irai pas, bien entendu, me soumettre à cette expertise et j'attends de voir comment le magistrat entend m'y contraindre", a-t-elle par la suite déclaré à la presse qui l'interrogeait sur le sujet à l'Assemblée nationale.
C'est une pratique digne de "régimes totalitaires", a jugé la députée du Pas-de-Calais.
Le Code de procédure pénale précise que les personnes poursuivies pour diffusion de messages violents, le chef qui vaut à la députée sa mise en examen, "doivent être soumises, avant tout jugement au fond, à une expertise médicale".
Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a exprimé sur Twitter sa "solidarité à elle ainsi qu'aux Français épris de liberté". "Je n'ai pas de mots", a écrit le chef de file de la Ligue d'extrême droite, allié du RN.
Jean-Luc Mélenchon a pour sa part dénoncé, sur Twitter également, une "psychiatrisation" du dossier.
"Madame Le Pen est politiquement responsable de ses actes politiques. Tous les moyens ne sont ni bons ni acceptables pour la combattre", a réagi le leader de La France insoumise et député des Bouches-du-Rhône.
La dirigeante d'extrême droite a été mise en examen le 1er mars dans le cadre de cette enquête ouverte après la publication en décembre 2015 d'images violentes sur Twitter.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)