L'économie allemande a crû de 0,3% au deuxième trimestre par rapport au premier, faisant mieux que prévu par les analystes qui lui promettent toutefois une correction à brève échéance.
Cette croissance, qui est une estimation provisoire calculée par l'Office fédéral allemand des statistiques (Destatis), marque par ailleurs un ralentissement après une progression de 0,5% du Produit intérieur brut au premier trimestre.
Les analystes consultés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient auparavant sur une hausse de 0,2% du PIB par rapport au premier trimestre.
La croissance a été tirée par la hausse des exportations, qui ont augmenté plus vite que les importations, indique Destatis dans un communiqué.
La progression de la consommation des ménages allemands ainsi que des dépenses publiques a également contribué à la hausse du PIB, permettant de compenser le recul des investissements, constaté en particulier dans les biens d'équipements.
Par rapport au deuxième trimestre 2011, le PIB allemand a progressé de 0,5% au deuxième trimestre, selon cette première estimation, et de 1% en données corrigées des variations saisonnières.
Avec sa croissance "modérée", selon les mots de Destatis, l'Allemagne s'en sort mieux que beaucoup de ses partenaires européens.
L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a ainsi annoncé mardi que la croissance avait été nulle en France au deuxième trimestre 2012 par rapport au précédent, selon une première estimation.
"Il n'est pas question de récession en Allemagne", selon Christian Schulz, analyste de la banque Berenberg, qui juge la croissance du PIB allemand "substantielle".
"La force de la consommation mais aussi la faiblesse des investissements ne devraient pas surprendre", estime-t-il. La solidité du marché du travail, conjuguée à une inflation faible, soutient la demande tandis que les investissements souffrent des incertitudes liées à la crise de la dette en zone euro.
"La crise de l'euro frappe bel et bien, alors que l'excédent commercial de l'Allemagne vis-à-vis de la zone euro a continué de se réduire, mais les exports non européens ont plus que compensé ce déclin", relève M. Schulz.
L'excédent commercial allemand en juin s'est élevé à 17,9 milliards d'euros contre 15,6 milliards en mai, selon les derniers chiffres bruts publiés par Destatis.
Les exportations, grand atout de la première économie européenne, ont elles aussi grimpé en juin, passant de 92,7 milliards en mai à 94,6 milliards en chiffres bruts.
"L'économie allemande reste relativement résistante et les effets attendus de la crise de la zone euro demeurent limités", abonde Annalisa Piazza, de Newedge.
Toutefois, l'Allemagne pourrait ne pas rester épargnée, soulignent les analystes.
"La plupart des pays d'Europe du Sud sont toujours en récession et la demande hors d'Europe s'est affaiblie récemment", souligne Thomas Harjes, de Barclays Research.
Les commandes de l'industrie allemande ont également chuté de 1,7% en juin sur un mois, en données corrigées, une évolution due principalement à une chute des commandes industrielles en provenance de la zone euro (- 4,9%).
"On devrait s'attendre à une correction à la baisse dans les mois qui viennent", affirme Mme Piazza.
"A court terme, la crise de l'euro va sans doute affecter négativement la croissance allemande", pronostique également Christian Schulz, qui s'attend à une stagnation du PIB au troisième trimestre.