La Bourse de New York, stabilisée proche de ses plus hauts niveaux depuis un an et demi, va s'attaquer la semaine prochaine à un agenda plus chargé sur le plan macroéconomique, dominé par une réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).
"On savait en commençant la semaine qu'on resterait sur notre faim en terme de catalyseur macroéconomique", note Craig Peckham, de la maison de courtage Jefferies.
"Quand on voit comment le marché s'est comporté en l'absence de réel catalyseur, c'est constructif", ajoute-t-il.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones, l'indice phare de Wall Street a modestement progressé de 0,55% à 10.624,69 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, est monté de 1,77% à 2.367,66 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 0,99% à 1.149,99 points.
Si le Dow Jones est resté sous ses plus hauts niveaux de janvier, le Nasdaq a atteint jeudi son plus haut niveau depuis la fin août 2008 et le S&P 500 depuis octobre de la même année.
"On est en train de tester les plus hauts niveaux de la mi-janvier pour le S&P 500", observe Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
"Les craintes pour les risques concernant les dettes publiques et la possibilité de voir la Chine rendre plus strictes ses exigences de réserves (pour les banques, ndlr) se sont apaisées", ajoute-elle. "On recommence à se concentrer sur les indicateurs montrant une croissance économique qui devient bien meilleure".
La semaine a été marquée par des séances très hésitantes, en l'absence d'indicateur économique de premier plan. Conséquence: les deux principaux indices de Wall Street ont fini dans des directions opposées trois des cinq dernières séances.
La principale source d'animation est venue d'annonces de fusions acquisitions, qui s'étaient raréfiées pendant la crise fiancière en raison de l'assèchement du crédit, dans divers secteurs.
Le secteur financier surtout a mené le marché, alors que la banque britannique Barclays réfléchit à l'achat à terme d'une banque de détail américaine, selon le Financial Times.
Autre signe du dynamisme retrouvé du marché, Wall Street a connu jeudi sa plus importante entrée en Bourse depuis le début de l'année, celle du spécialiste des capteurs Sensata Technologies.
"La grande question, c'est de savoir ce qu'on a à l'horizon pour que le marché continue d'avancer", s'interroge Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"Au moins pour l'instant, on dispose d'une bonne réponse: les résultats de sociétés. Les stocks continuent de baisser, la productivité et la production d'augmenter, cela nous annonce beaucoup de bonnes surprises pour les profits" du premier trimestre, estime l'analyste.
En attendant, les investisseurs vont se tourner vers la Fed qui tiendra la semaine prochaine une réunion de politique monétaire.
"Le marché a tendance à se montrer nerveux avant les réunions de la Fed, parce que le langage employé est très important", souligne M. Pado.
Les courtiers se demandent si la banque centrale va continuer de s'engager à maintenir ses taux proches de zéro pendant longtemps, et si elle précisera le calendrier de fin de ses mesures de relance.
Plusieurs indicateurs sont également attendus: lundi l'indice d'activité industrielle de la région de New York et les chiffres de la production industrielle, mardi ceux des mises en chantier de logements, jeudi l'indicateur composite de l'activité économique et l'indice d'activité industrielle de la région de Philadelphie.
Les chiffres de l'inflation seront également publiés, avec mardi les prix à l'importation, mercredi les prix à la production, puis jeudi les prix à la consommation.