Le président de la banque britannique Barclays, Bob Diamond, a reconnu dans une interview au Sunday Telegraph de dimanche des "erreurs" faites par sa profession dans la gestion des bonus, souvent accusés d'avoir amplifié la crise financière.
"Notre gestion du système des bonus a été vraiment mauvaise. Nous acceptons totalement le fait que de nombreuses fonctions auraient dû avoir une proportion plus élevée de revenus fixes et une part plus faible de revenus variables", a déclaré Bob Diamond au Sunday Telegraph.
"Des erreurs ont sans aucun doute été faites et j'ai fait des erreurs", a-t-il ajouté.
Les primes versées aux dirigeants des banques et aux courtiers ont souvent été considérées comme ayant amplifié la sévère récession qui continue à frapper certaines des plus grandes économies mondiales, comme le Royaume-Uni.
De nouvelles règles ont été adoptées en septembre lors du G20 de Pittsburgh (Etats-Unis), destinées à éviter que les bonus soient des "primes à la prise de risques". Selon ces règles, les bonus ne peuvent plus être garantis, doivent être étalés sur trois ans et pourront être réduits en cas de mauvaise performance.
Le Royaume-Uni a décidé de son côté de taxer à 50% les bonus versés en 2009 par les banques opérant sur son territoire. La France a annoncé qu'elle appliquerait la même taxation exceptionnelle, selon des modalités à préciser dans une loi de finances rectificative début 2010.
"Nous avons vu des échecs significatifs lors de la crise", a reconnu Bob Diamond. Le président a empoché au total une quarantaine de millions de livres (50 millions d'euros) de bonus en 2006 et 2007. Il a renoncé à toute prime en 2008. Quant à 2009, le patron a refusé de se prononcer sur son propre bonus, estimant qu'il ne s'agissait pas d'une question "appropriée".
Il a cependant indiqué que "jusqu'à 60% des bonus" versés par la banque cette année seront différés.