Le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën examinera dimanche les diverses options envisagées autour de l'entrée au capital du chinois Dongfeng et de l'État français, qui doivent apporter au constructeur automobile les fonds nécessaires à son redressement.
Plusieurs scénarios sont sur la table du conseil qui se réunira en fin d'après-midi et devrait s'achever dans la soirée, pour étudier les modalités de cette augmentation de capital attendue d'environ 3,5 milliards d'euros, selon deux sources proches du dossier.
Selon une troisième source, qui a également requis l'anonymat, la réunion doit en pratique permettre de trancher entre la ligne défendue par Thierry Peugeot, le président du conseil, qui s'oppose à l'entrée des Chinois et de l'Etat au capital, et celle de Robert Peugeot, son cousin qui dirige la FFP, la holding qui gère la participation familiale dans PSA, et qui est prêt à voir la part de la famille diluée.
Le premier scénario sur la table, qui passait jusqu'à récemment comme le plus probable, verrait le constructeur chinois et l'État apporter chacun 1 milliard d'euros. PSA placerait le reste auprès du public sans participation de la famille Peugeot, actionnaire historique qui détient actuellement 38% des droits de vote.
Un nouveau scénario "consiste à dire qu'on pourrait mettre la famille, l'État et Dongfeng au même niveau", le reste de l'augmentation de capital étant ouvert au public, a expliqué l'une des sources.
Cette source a jugé plausible le chiffre de 500 millions pour chacun des investisseurs, avancé par le journal Le Monde, qui a dévoilé ce scénario.
D'après le quotidien, les banques conseils de PSA "estiment que l'entreprise est capable de placer sur le marché entre 1,5 milliard et 2 milliards d'euros de nouvelles actions".
La famille, l'État et Dongfeng se retrouveraient alors à égalité avec chacun une participation de 12% à 15% du capital, avance Le Monde.
Il n'est pas certain que la réunion de dimanche soit décisive, a ajouté la source, précisant que "tout dépend de la part réservée au public".
L'action en hausse
Un porte-parole de PSA s'est refusé à commenter ces informations, rappelant simplement que le constructeur avait confirmé le 12 décembre "étudier des nouveaux projets de développement industriel et commercial avec différents partenaires, y compris Dongfeng Motor, ainsi qu'un projet d'augmentation de capital".
Par ailleurs, selon le site du quotidien Le Figaro, le patron de l'Agence des participations de l'Etat (APE), David Azéma, serait justement en ce moment en Chine pour "négocier les conditions de l'entrée concomittante de l'Etat français et de Dongfeng" dans PSA.
En outre, selon le syndicaliste Christian Lafaye (FO), le président du directoire Philippe Varin a indiqué lors d'une rencontre avec les syndicats que "les négociations avec Dongfeng continuaient à avancer très favorablement".
PSA espère pouvoir présenter les grandes lignes d'un accord avec Dongfeng et l'Etat lors de la présentation de ses résultats annuels le 19 février, ajoute-t-on de source proche du dossier. Le groupe souhaite avoir bouclé le montage avant une visite du président chinois, attendu à Paris au printemps.
La nouvelle de la réunion de dimanche, révélée par l'agence Bloomberg, a fait décoller le cours de l'action à la Bourse de Paris où elle a terminé à 11,48 euros (+2,27%). A ce prix, l'ensemble du groupe est valorisé 4,1 milliards d'euros.
Par ailleurs, le successeur désigné de M. Varin à la tête de l'entreprise, Carlos Tavares, a déclaré lors de sa prise de contact avec les syndicats qu'il se donnait "100 jours pour faire l'état des lieux" du groupe, a-t-on appris de sources syndicales.
L'ex-numéro deux de Renault "a affiché une volonté de continuité par rapport à ce qui a été entamé" et une "volonté de transparence", a ajouté M. Lafaye de FO.
La date de prise de fonction de M. Tavares n'a pas été officialisée mais devrait intervenir courant 2014.