SAO PAULO (Reuters) - Les principaux candidats à l'élection présidentielle d'octobre au Brésil ont eu des échanges houleux dimanche lors du premier débat télévisé organisé en amont du scrutin, entre accusations de corruption et de menacer la démocratie.
Le président sortant Jair Bolsonaro, fortement critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire du COVID-19 et ses attaques contre le système de vote, a pour grand rival l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, à la grande popularité à la fin de son mandat mais condamné pour corruption en 2017.
"Pourquoi voulez-vous revenir au pouvoir ? Pour continuer de faire la même chose chez Petrobras (BVMF:PETR4) ?", a dit le dirigeant d'extrême droite à son rival de gauche, estimant que celui-ci a dirigé le gouvernement le plus corrompu de l'histoire du pays, citant le scandale des contrats surfacturés de la compagnie pétrolière publique Petrobras.
A la tête du pays de 2003 à 2010 durant des années de forte croissance économique, Lula a répondu qu'il fallait se souvenir de son gouvernement comme celui ayant lutté sans égal contre la pauvreté.
"Le pays que j'ai laissé est un pays qui manque aux gens. C'est le pays de l'emploi, dans lequel les gens ont le droit de vivre avec dignité, avec la tête haute", a-t-il dit. "C'est le pays que l'actuel président détruit".
Emprisonné pendant 19 mois avant que sa condamnation ne soit annulée, Lula s'est replacé cette année sur le devant de la scène politique et est crédité dans les sondages d'une avance supérieure à 10 points sur Jair Bolsonaro, dont les critiques à l'égard du système de vote électronique ont alimenté les craintes qu'il conteste les résultats en cas de défaite.
Durant le débat télévisé, certaines des critiques les plus virulentes à l'égard du chef de l'Etat sont venues de deux candidates, les sénatrices Simone Tebet et Soraya Thronicke.
"Nous avons un président qui menace la démocratie. Nous devons changer de président", a déclaré Simone Tebet, candidate du parti centriste Mouvement démocratique brésilien, lorsqu'elle a été interrogée sur la manière de résoudre le conflit actuel entre le gouvernement et la justice.
Jair Bolsonaro a accusé la justice d'outrepasser son rôle après que la police a été autorisée à mener une opération contre plusieurs hommes d'affaires soutenant la réélection du dirigeant d'extrême droite et qui, selon la presse, auraient discuté sur les réseaux sociaux d'un putsch en cas de défaite de Bolsonaro.
(Reportage Gabriel Araujo et Anthony Boadle; version française Jean Terzian)