(Reuters) - Les Etats-Unis, l'Italie et Taïwan ont rejoint mercredi la liste des pays imposant un test obligatoire de COVID-19 aux voyageurs chinois alors que la flambée épidémique en Chine, qui intervient sur fond d'assouplissement des restrictions sanitaires décidées par Pékin, inquiète la communauté internationale.
"Cette mesure est essentielle pour assurer la surveillance et la détection d'éventuels variants du virus afin de protéger la population italienne", a déclaré le ministre italien de la Santé Orazio Schillaci.
En France, le président Emmanuel Macron a demandé au gouvernement des "mesures adaptées" de protection des Français et de regarder "des actions à la fois au niveau national et européen", a indiqué l'Elysée.
Plus tôt dans la journée, Taïwan a annoncé la mise en place de tests de détection du COVID-19 pour les voyageurs arrivant de Chine à partir du 1er janvier. La mesure, qui prendra effet jusqu'à la fin janvier, ne concerne pas les voyageurs en provenance de Hong Kong et Macau, ont précisé les autorités.
Le Japon, l'Inde et la Malaisie avaient déjà annoncé cette semaine un renforcement des mesures sanitaires concernant les voyageurs en provenance de Chine. Tokyo, par exemple, a fait savoir qu'un test négatif serait désormais nécessaire.
De leur côté, les Etats-Unis vont imposer à compter du 5 janvier aux voyageurs en provenance de Chine de présenter un test négatif au COVID-19 datant de moins de 48 heures, ont fait savoir des représentants sanitaires américains. La mesure concerne tous les voyageurs âgés d'au moins 2 ans.
"Il y a des craintes croissantes dans la communauté internationale sur le regain actuel de contaminations au COVID-19 en Chine et le manque de données transparentes, notamment sur les séquences génomiques virales, communiquées par la RPC (République populaire de Chine, ndlr)", ont indiqué mercredi des responsables américains.
L'Allemagne a pour sa part estimé qu'il n'était pas nécessaire pour l'heure d'imposer des restrictions pour les voyageurs en provenance de Chine.
"Nous suivons de très près la situation en Chine, mais pour l'instant nous n'avons aucune indication qu'une mutation plus dangereuse se soit développée (...) qui justifierait la déclaration d'une zone de variant du virus", a déclaré mercredi un porte-parole du ministère de la Santé.
DOUTES SUR LES DONNÉES OFFICIELLES
Le statut de zone de variant exige que toute personne entrant en Allemagne en provenance de cette zone soit mise en quarantaine pendant deux semaines à son arrivée.
Après trois années de règles draconiennes contre la propagation du virus, Pékin a mis un terme début décembre à sa politique "zéro COVID-19" après plusieurs semaines de vastes mouvements de protestation contre les restrictions à travers le pays.
Hong Kong a aussi annoncé mercredi la levée à compter de jeudi de la plupart des strictes restrictions encore en vigueur contre le COVID-19.
Cet assouplissement intervient alors même que le pays connaît une nouvelle vague de contaminations au COVID-19 qui met le système de santé du pays sous pression.
La Chine a fait état de trois nouveaux décès liés au COVID-19 lors de la journée de mardi, contre un recensé lundi, mais ces données ne correspondent pas à la situation observée sur place, notamment auprès des entreprises de pompes funèbres.
La situation inquiète donc au niveau international, d'autant que la Chine va lever à partir du 8 janvier la quarantaine qui était obligatoire pour toute personne entrant sur son territoire.
(Reportage Steve Holland, avec la contribution de Yimou Lee à Taipei, Farah Master et Twinnie Siu à Hong Kong, Matthieu Protard à Paris; version française Jean Terzian et Blandine Hénault, édité par Kate Entringer et Matthieu Protard)