BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne a annoncé jeudi que l'Union européenne avait proposé de fournir gratuitement des vaccins anti-COVID-19 aux autorités chinoises, alors que la Chine est confrontée à une explosion épidémique dans le sillage de l'abandon début décembre de sa politique dite du "zéro COVID-19".
"Compte tenu de la situation (de l'épidémie) de COVID-19 en Chine, la commissaire européenne (à la Santé) Stella Kyriakides a contacté ses homologues chinois pour proposer le soutien et la solidarité de l'UE", a déclaré un porte-parole de l'exécutif européen lors d'un point de presse à Bruxelles.
Cette proposition intègre à la fois la fourniture "d'expertise en santé publique" et le don par l'UE "de vaccins adaptés au variant" Omicron a ajouté ce porte-parole, sans préciser ni le type, ni la quantité de vaccins concernés.
A ce stade, trois nouveaux vaccins à ARN messager bivalents - qui ciblent à la fois la souche originelle du coronavirus SARS-CoV-2 et des sous-variants d'Omicron, toujours majoritaire dans les formes en circulation - sont disponibles en Europe.
Il s'agit de déclinaisons des vaccins à ARNm de Moderna et de Pfizer (NYSE:PFE) - BioNTech.
Selon ce porte-parole de l'UE, les autorités de Pékin n'ont pas encore répondu à cette offre, dont le Financial Times s'était le premier fait l'écho.
Interrogée à ce sujet à Pékin, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Mao Ning a botté en touche, précisant à Reuters que la couverture vaccinale et les capacités de traitement continuaient de progresser en Chine, avec un approvisionnement "adéquat".
Elle a ajouté que la Chine était ouverte à "un renforcement de la solidarité et de la coopération avec la communauté internationale" afin d'affronter au mieux les défis sanitaires liés à l'épidémie de COVID-19, même si elle est "en mesure de répondre à la demande de chaque personne souhaitant être vaccinée" sur son sol.
Jusqu'ici la Chine n'a utilisé que le vaccin du laboratoire chinois Sinovac (NASDAQ:SVA) pour immuniser sa population.
Baptisé CoronaVac, il s'agit d'un vaccin inactivé contenant un adjuvant (la technologie classique utilisée par exemple pour les vaccins contre la grippe, le choléra ou le tétanos, par exemple), d'une efficacité moindre en comparaison de celle des nouveaux vaccins à ARNm.
La couverture vaccinale à l'échelle de la Chine reste totalement inconnue, les autorités de Pékin ne fournissant que des données extrêmement parcellaires sur la situation épidémique.
L'Allemagne a pu envoyer le mois dernier aux entreprises allemandes implantées en Chine, ainsi que dans ses ambassades et consulats sur place, des lots de vaccins anti-COVID-19 à ARNm que la biotech allemande BioNTech a développé avec le laboratoire américain Pfizer, en application d'un accord conclu lors de la visite du chancelier Olaf Scholz à Pékin début novembre.
Selon une source au fait du dossier, des discussions sont en cours avec d'autres gouvernements européens pour que ces doses, principalement destinées aux ressortissants allemands, puissent bénéficier à des ressortissants d'autres pays.
(Rédigé par Kanjyik Ghosh à Bengalore, avec Charlotte Van Campenhout à Bruxelles et Yew Lun Tian à Pékin ; version française Camille Raynaud et Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)