(Reuters) - Merck & Co a averti jeudi d'une forte baisse des ventes de son traitement antiviral contre le COVID-19 cette année alors que la pandémie s'est atténuée au niveau mondial.
Les ventes du molnupiravir, commercialisé sous la marque Lagevrio, devraient tomver autour d'un milliard de dollars cette année contre 5,68 milliards en 2022.
L'avertissement de Merck rejoint celui d'autres groupes pharmaceutiques, comme Roche (SIX:ROG), qui a aussi prévenu jeudi d'une baisse des résultats cette année en raison du repli de la demande pour ses produits liés au COVID-19 et les tests de diagnostic.
Merck a également donné une prévision de bénéfice pour 2023 en-dessous des attentes du consensus, en raison d'une charge de 1,35 milliard de dollars liée à la récente acquisition de la société Imago BioSciences.
Le bénéfice annuel ajusté devrait se situer entre 6,80 à 6,95 dollars par action, contre 7,36 dollars par action attendu par les analystes.
A la Bourse de New York, l'action Merck reculait de 3% dans les transactions en avant-Bourse.
Pour le quatrième trimestre, le bénéfice par action hors éléments exceptionnel a atteint 1,62 dollar par action, alors que les analystes s'attendaient à un bénéfice de 1,54 dollar par action.
Le chiffre d'affaires a augmenté au cours du trimestre à 13,83 milliards de dollars (12,58 milliards d'euros), contre 13,52 milliards de dollars il y a un an. Les analystes s'attendaient à 13,67 milliards de dollars, selon les données de Refinitiv.
Les ventes de molnupiravir ont atteint 825 millions de dollars au cours du trimestre, soit plus du double de l'estimation des analystes à 358 millions.
Le directeur général de Merck, Rob Davis, a expliqué que la nouvelle vague de COVID-19 en Asie au quatrième trimestre avait stimulé les ventes de molnupiravir, en particulier au Japon et en Corée du Sud, mais aussi dans d'autres zones de la région Asie-Pacifique.
"C'était vraiment ça la force, et nous avons constaté une très bonne demande pour Lagevrio sur ces marchés", a déclaré Rob Davis dans un entretien.
"Au Japon, nous sommes un leader du marché", a-t-il ajouté.
Le médicament n'a été approuvé en Chine que le 30 décembre, ainsi les ventes dans ce pays n'ont pas été un facteur déterminant au quatrième trimestre.
(Reportage Michael Erman ; version française Lina Golovnya, édité par Blandine Hénault)