PARIS (Reuters) - Le dialogue a repris jeudi entre les organisations syndicales et patronales du transport routier, avec la menace de nouveaux blocages la semaine prochaine si les discussions ne progressent pas sur les salaires.
Les partenaires sociaux ont réussi à trouver un terrain commun de discussion et ont prévu de se revoir le 3 février pour évoquer la question élargie du pouvoir d'achat, indique l'Unostra, pour qui la réunion de mardi reste cependant "à très hauts risques".
Le gouvernement était à l'origine de cette réunion à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), près de Paris, alors que les négociations salariales étaient dans l'impasse depuis la semaine dernière.
L'intersyndicale CGT, FO, CFTC, CFE-CGC a lancé le 18 janvier des actions de blocage de zones pétrolières et de sites logistiques pour réclamer des revalorisations salariales.
La CFDT, premier syndicat du secteur qui a rejoint le mouvement mercredi, a appelé à une suspension des blocages pour permettre une reprise sereine des discussions.
Mais Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a prévenu jeudi matin sur RTL qu'en l'absence d'avancées, les actions reprendraient.
"Cette revendication, elle est légitime", a-t-il plaidé. "Je rappelle que depuis 2010, il n'y a pas eu d'augmentation de salaires dans ce secteur-là et (...) qu'il y a trois échelons dans la grille de salaires des routiers qui sont en dessous du smic".
"S'il n'y a pas d'avancées, il y aura des blocages la semaine prochaine", a-t-il ajouté.
"A un moment donné, il faut rediscuter de la façon dont la richesse produite, même si elle n'est pas aussi importante que tout le monde le souhaiterait, soit redistribuée et aille aussi aux salariés du transport".
Les syndicats, qui dénoncent une "smicardisation" de la profession, demandent une augmentation de 5% en moyenne et d'autres avantages, dont un 13e mois, alors que les patrons proposent entre 1% et 2% d'augmentation au maximum.
Les organisations patronales FNTR, TLF et Unostra ont suggéré mardi, comme l'avait fait en fin de semaine dernière l'OTRE, que la négociation porte non seulement sur les minima conventionnels, mais aussi sur "l'ensemble des chantiers professionnels" -- protection sociale, formation, convention collective.
(Sophie Louet, édité par Gérard Bon)