Les députés irlandais entament ce mardi l'examen du budget 2011, présenté par un gouvernement aux abois condamné à faire voter des mesures d'austérité d'autant plus impopulaires qu'elles sont exigées par l'Union européenne et le FMI en échange de leur aide.
Le processus, semé d'embûches, risque de s'étaler jusqu'en février, sous l'oeil de l'Europe et des marchés qui viennent d'obliger le pays à réclamer une aide extérieure pour financer sa dette et renflouer son secteur bancaire naufragé.
Ce budget représente le premier volet d'une cure d'austérité de 15 milliards d'euros sur quatre ans, une somme colossale pour un pays de 4,2 millions d'habitants, afin de ramener le déficit irlandais de 32% du Produit intérieur brut cette année -un record absolu à l'échelle de l'Union européenne- à moins de 3% en 2014.
Le gouvernement veut dégager 6 milliards d'euros dès l'an prochain sous forme de baisse des dépenses et de hausses d'impôts, un montant qui représente 40% des efforts programmés jusqu'en 2014. Cela devrait permettre de ramener le déficit à 9,1% du PIB dès 2011.
Le ministre des Finances Brian Lenihan aura la lourde tâche de présenter ce budget de rigueur devant le Dail, la chambre basse du Parlement, à partir de 15H45 (locales et GMT).
Les ménages et les fonctionnaires devraient supporter le gros des sacrifices: diminution des aides sociales, coupes dans les effectifs de nombreux ministères...
Les députés se borneront mardi à voter sur des mesures techniques, puis se prononceront dans les jours qui suivent sur le volet social du budget. L'examen du plus gros morceau de la législation budgétaire, la loi de finances proprement dite, ne doit débuter qu'à la mi-janvier.
Chacune de ces étapes constituera une épreuve politique à haut risque pour le très impopulaire Premier ministre Brian Cowen, dont la majorité théorique ne tient qu'à deux voix traditionnellement apportées à son gouvernement de centre-droit par deux élus sans étiquette.
Mais plusieurs députés d'opposition ont laissé entendre qu'ils pourraient s'abstenir ou voter en faveur du budget afin de ne pas aggraver la crise, d'autant que le plan d'aide international de 85 milliards d'euros est désormais conditionné à l'adoption de ce budget.