LE CAIRE (Reuters) - Un attentat à l'explosif dans la cathédrale copte du Caire, dimanche, a fait au moins 25 morts, des femmes pour la plupart, et 49 blessés, rapportent les autorités.
Aucune revendication n'a été rendue publique mais sur les réseaux sociaux, l'annonce de l'attaque a déclenché la liesse de sympathisants du groupe Etat islamique (EI).
De source proche des services de sécurité, on précise qu'un engin d'une douzaine de kg de TNT déposé dans une chapelle proche de l'aile de la cathédrale Saint-Marc réservée aux femmes est à l'origine de l'explosion.
Au moins six enfants ont été tués, ajoute-t-on.
"L'explosion s'est produite au moment où le prêtre nous appelait à nous préparer à la prière", a raconté Emad Choukry, qui se trouvait sur place.
"L'explosion a ébranlé les lieux, de la poussière a recouvert la nef et j'ai essayé de rejoindre la porte même si je ne voyais rien. J'ai réussi à partir au milieu des cris. Il y avait beaucoup de monde par terre."
Les coptes orthodoxes représentent environ 10% de la population en Egypte, pays de 90 millions d'habitants.
La présidence égyptienne a dénoncé un acte de "terrorisme" et déclaré trois jours de deuil national. L'imam de la plus haute institution de l'islam sunnite en Egypte, Al Azhar, a aussi condamné l'attentat.
Dans un communiqué diffusé à Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, dit sa "consternation" après cet "attentat odieux".
"La France est pleinement solidaire de l'Egypte dans cette terrible épreuve, comme dans la lutte contre le terrorisme", ajoute-t-il.
Les coptes ont déjà été la cible d'attentats en Egypte. Le 1er janvier 2011, un attentat non revendiqué avait fait 21 morts à la sortie d’une église copte après la messe du Nouvel An à Alexandrie, deuxième ville du pays.
Les forces de sécurité égyptiennes combattent une insurrection islamiste centrée sur le nord du Sinaï mais qui a également mené des attaques meurtrières au Caire et dans d'autres villes du pays.
Vendredi, six policiers ont été tués dans l'explosion de deux bombes, l'une au Caire, l'autre au nord de la capitale.
(Ahmed Mohamed Hassan et Ali Abdelaty, avec Arwa Gaballa et Amir Abdallah, Henri-Pierre André et Gilles Trequesser pour le service français)