Le conglomérat touche-à-tout japonais Hitachi, qui a subi un lourd déficit au premier trimestre de son année budgétaire, est contraint de prendre des décisions stratégiques pour contrôler et combiner des technologies et dispositifs jugés cruciaux à l'avenir au niveau mondial.
Hitachi, un des plus gros industriels nippons, a fait état mardi d'une perte nette de 82,67 milliards de yens (621 millions d'euros) au 1er trimestre de l'exercice 2009-2010.
Ce groupe, qui a souffert l'an passé d'un déficit net record de 787 milliards de yens (6,1 milliards d'euros), a simultanément annoncé un plan stratégique qui comprend l'absorption de cinq sociétés affiliées perçues comme essentielles.
Au terme des mois d'avril à juin, Hitachi a vu son chiffre d'affaires chuter de 26% en glissement annuel à 1.893 milliards de yens (14 milliards d'euros) et enduré un déficit d'exploitation de 50,6 milliards de yens (380 millions d'euros) contre un gain de 77,69 milliards au cours du même trimestre du précédent exercice.
Les investissements des entreprises ont notablement dévissé, souligne encore le conglomérat pour lequel la clientèle industrielle est vitale, avec un champ d'activités qui va de la fabrication de réacteurs nucléaires aux puces électroniques, en passant par les éoliennes, les trains, les serveurs et autres matériels informatiques, les systèmes de sécurité, les ascenseurs, les appareils audiovisuels, l'électroménager ou encore les batteries et les dispositifs logistiques.
"Je veux impérativement que nous revenions dans le vert en 2010/2011", a déclaré à deux reprises mardi le PDG du groupe, Takashi Kawamura, lors d'une conférence de presse.
Le patron se donne aussi pour mission de prémunir le groupe face aux risques de cycles économiques erratiques.
Riche de sa diversité et d'un portefeuille bien garni de pépites techniques, mais soucieux de cohérence, Hitachi mise surtout sur les activités liées à ce qu'il appelle "les infrastructures sociales". Il s'agit concrètement de toutes les innovations qu'il est à même de proposer pour les réseaux physiques (électricité, eau, transport, internet) ou équipements urbains afin d'améliorer leur efficience et leurs bilans énergétique et environnemental.
"Récemment, les besoins ont augmenté sur ce plan, non seulement dans les pays émergents mais aussi dans les nations riches. Je songe par exemple au président (Barack) Obama qui a annoncé un gros projet de train à grande vitesse aux Etats-Unis", a souligné M. Kawamura.
Le but du groupe est de proposer des solutions quasiment de bout en bout dans le secteur de l'énergie (systèmes et équipements pour les nouveaux réseaux de distribution d'électricité dits "smart grid"), dans celui du traitement sécurisé de l'information (centre de données), de la surveillance de lieux (biométrie), de la santé (systèmes et appareils médicaux), de l'environnement, des transports, de l'urbanisme ou encore de la gestion des flux de marchandises et de personnes.
Hitachi, qui veut profiter à plein de ses atouts dispersés, va lancer des offres publiques d'achat (OPA) mi-août sur cinq entités affiliées, mais détenues à moins de 70%, et qui toutes ont conçu des technologies, procédés et produits dont le groupe estime qu'il doit s'assurer le contrôle total et la propriété intégrale.
Sont visées les firmes Hitachi Maxell (batteries lithium-ion), Hitachi Plant Technologies (maîtrise de la construction et de la gestion d'infrastructures publiques), Hitachi Information Systems, Hitachi Software Engineering et Hitachi Systems and Services (trois sociétés dédiées aux solutions informatiques, logiciels et services en ligne).
Le montant cumulé de cette offensive est évalué à 282 milliards de yens (2,1 milliards d'euros).