PARIS (Reuters) - Le déficit du budget de l'Etat français s'est établi à 97,3 milliards d'euros à fin août, supérieur de 4,3 milliards d'euros à son montant de 93,0 milliards à la même période il y a un an, selon les données publiées vendredi par le ministère de l'Action et des Comptes publics.
Au 31 août, les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) s'établissaient à 224,1 milliards d'euros contre 221,8 milliards un an plus tôt, soit une hausse de 1,0% à périmètre courant (+0,7% à périmètre constant) par rapport à la fin août 2017.
Cette évolution recouvre une progression des dépenses du budget général (à 224,1 milliards d'euros contre 221,8 milliards un an plus tôt) et une baisse des prélèvements sur recettes.
Ces derniers se sont établis à 39,6 milliards d'euros au 31 août, en amélioration de 1,0 milliard par rapport à la même période un an plus tôt, "sous l'effet notamment du remplacement d'une partie de la dotation globale de fonctionnement des collectivités territoriales par le transfert d'une fraction de TVA aux régions depuis le 1er janvier 2018", souligne le ministère.
A la même date, les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements) s'élevaient à 197,7 milliards d'euros, contre 201,5 milliards un an plus tôt, soit un recul de 1,9% à périmètre courant (-2,0% à périmètre constant).
Les seules recettes fiscales nettes ont diminué de 2,4% à périmètre courant (-2,6% à périmètre constant), à 187,2 milliards. Elles s'inscrivent en retrait de 4,7 milliards d'euros par rapport à la fin août 2017, notamment du fait du la transformation de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI) depuis le 1er janvier 2018, précise le ministère.
Les recettes de l'IFI ne sont encaissées qu'à partir de septembre, alors que celles de l'ISF étaient enregistrées en juin, note Bercy en précisant que les remboursements au titre du contentieux "3% dividendes" se poursuivent par ailleurs depuis le début de l'année 2018.
Les rentrées de TVA ont progressé de 1,5% (+3,1% à périmètre constant) à 103,2 milliards d'euros.
Les recettes non fiscales s'inscrivent quant à elles en hausse de 0,7 milliard d'euros par rapport à août 2017, principalement du fait de l'encaissement de dividendes plus précoces que l'an dernier.
A la fin août, le solde des comptes spéciaux est déficitaire de 31,3 milliards d'euros contre 32,1 milliards un an plus tôt. Sa légère amélioration tient pour l'essentiel à "un décalage calendaire sur les avances à l'Agence de services et de paiement pour la gestion des aides communautaires", est-il précisé dans le communiqué.
Bercy rappelle également que pour les comptes spéciaux, l'exercice 2017 a été marqué par deux opérations exceptionnelles : "la reprise du solde du compte de commerce 'Soutien financier au commerce extérieur' sur le budget général'" à la suite du transfert de la gestion des garanties publiques à l'export de Coface à Bpifrance, ainsi que la recapitalisation des entreprises du secteur de l'énergie (plan pour l'ex-Areva, désormais nommé Orano).
Le gouvernement vient de réviser en baisse sa prévision de déficit budgétaire pour 2018 à 81,3 milliards d'euros, à l'occasion de la présentation du projet de loi de finances pour 2019.
La loi de Finances adoptée fin décembre anticipait une progression plus marquée par rapport à 2017, à 85,7 milliards d'euros.
En 2017, le déficit de l'Etat s'est élevé à 67,8 milliards d'euros, après 69,1 milliards en 2016.
(Myriam Rivet, édité par Yann Le Guernigou)