HONG KONG (Reuters) - Des centaines de manifestants pro-démocratie perturbaient les accès à l'aéroport international de Hong Kong dimanche, au lendemain d'une marche qui a donné lieu à de nouveaux heurts entre contestataires et forces de l'ordre.
La circulation des trains se rendant à l'aéroport était suspendue dimanche après-midi et le trafic automobile fortement ralenti aux abords de l'infrastructure à l'appel des chefs de file du mouvement de contestation qui ébranle depuis juin l'ancienne colonie britannique.
Les protestataires entendent saturer les accès à l'aéroport jusqu'à lundi. Une démarche similaire avait été entreprise le week-end dernier, sans atteindre son but.
"Nous voulons perturber l'activité de l'aéroport pour attirer l'attention sur ce que le gouvernement et la police nous font subir", a déclaré un jeune manifestant de 20 ans qui a souhaité rester anonyme.
La police de Hong Kong a interdit le rassemblement et accusé les manifestants d'avoir jeté des projectiles sur les agents qui tentaient de les déloger.
"La police ordonne à tous les protestataires de cesser leurs actes illégaux et de partir immédiatement", a-t-elle dit dans un communiqué.
D'autres manifestants se sont rassemblés dimanche devant le consulat britannique à Hong Kong, où ils ont brandi l'Union Jack et entonné le "God save the Queen".
Les militants pro-démocratie ne désarment en dépit des incidents de plus en plus nombreux en marge de leurs rassemblements et des menaces explicites de Pékin.
Samedi, de nouveaux heurts ont éclaté, la police répondant par des tirs de gaz lacrymogènes aux cocktails Molotov lancés par des manifestants. Les heurts se sont prolongés durant une grande partie de la nuit de samedi à dimanche.
Des policiers ont tiré deux coups de feu de sommation en l'air lorsqu'un groupe de contestataires les a encerclés et a tenté de leur subtiliser leur arme, a déclaré la police.
C'est la seconde fois depuis le début du mouvement, après le week-end dernier, que les forces de l'ordre ont recours à des balles réelles pour disperser les manifestants.
"Le niveau de violence s'accroît rapidement et les agissements illégaux de manifestants ne montrent aucune considération pour les lois de Hong Kong", a dit la police dans un communiqué.
Né en avril du rejet d'un projet de loi qui aurait permis l'extradition de suspects vers la Chine continentale, le mouvement de contestation s'est élargi à des revendications plus larges, dont la protection des libertés et de l'autonomie dont jouit l'ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
(Twinnie Siu, Marius Zaharia, Farah Master, Joyce Zhou, Donny Kwok et Anne Marie Roantree; Jean Terzian et Tangi Salaün pour le service français)