PARIS (Reuters) - Le CETA, le très contesté traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, va permettre aux filières françaises d'exporter "plus" et "mieux", a déclaré mardi le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne.
L'Assemblée nationale doit ratifier mercredi ce texte que ses détracteurs jugent notamment en contradiction avec les engagements environnementaux affichés par l'exécutif français.
Lors des questions au gouvernement au Palais-Bourbon, la députée socialiste Laurence Dumont a dénoncé un "accord taillé sur mesure pour les multinationales."
Jean-Baptiste Lemoyne s'est inscrit en faux contre ces allégations, affirmant que les précautions avaient été prises en matière de normes sanitaires.
"Avant CETA comme après CETA, il ne sera pas possible de faire venir en Europe ni du boeuf aux hormones ni du saumon transgénique ni des farines animales (...) issues de ruminants", a-t-il déclaré.
"C'est un accord qui permet à nos filières d'exporter plus, d'exporter mieux. Denmandez-le à tous nos agriculteurs qui justement en bénéficient en matière de lait, de fromage de vin et de spiritueux", a-t-il affirmé.
Cet accord va selon lui permettre à des produits spécifiques comme les fromages Pont-l'évèque, Livarot et le camembert de Normandie d'être "protégés de toute concurrence, de toute copie".
Conclu en octobre 2016, l'Accord économique et commercial global (AEGC), dit de "nouvelle génération", réduit drastiquement les barrières tarifaires et non-tarifaires entre l'UE et le Canada et s'étend aussi aux possibilités d'investissements des entreprises européennes et canadiennes.
La contestation de la ratification par le Parlement français du CETA, qui est déjà entré provisoirement en vigueur, a été rallumée par la polémique liée à un autre traité de libre-échange controversé conclu la semaine dernière entre la Commission européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay).
Le gouvernement a tenté de rassurer en affirmant que la France jugerait "sur pièces" et ne signerait pas "à n'importe quel prix" ce pacte, fruit de 20 ans de négociations.
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)