La Banque centrale européenne (BCE) a accordé jeudi environ 233,5 milliards d'euros aux banques de la zone euro lors de la dernière étape de son programme de prêts géants, qui montre une très forte hausse de la demande.
Au total, 474 établissements ont saisi l'opportunité d'emprunter gratuitement auprès de l'institution monétaire de Francfort (ouest), dans ce qui est la quatrième et dernière série de prêts à long terme sur quatre ans (TLTRO II), a détaillé la BCE sur son site internet.
Les demandes des banques se sont élevées à 233,47 milliards d'euros exactement. Sur ce total, la quantité nette d'argent distribué s'est élevé à 216 milliards, le reste de la somme ayant été utilisée par les banques pour rembourser d'anciens crédits accordés par la BCE.
Lors de la série précédente de prêts il y a trois mois, 62 milliards d'euros avaient été prêtés au total à 200 établissements.
En leur prêtant ainsi de l'argent qui ne coûte rien, la BCE, qui maintient déjà depuis des mois son principal taux directeur à zéro, a cherché à encourager les banques à faire circuler ces fonds dans l'économie réelle, en prêtant aux entrepreneurs pour financer leurs investissements ainsi qu'aux particuliers de manière à dynamiser l'économie et l'inflation en zone euro.
Cette nouvelle série de prêts TLTRO II avait été lancée en remplacement d'une première édition de huit prêts trimestriels entamée en septembre 2014. Cette dernière séance du TLTRO II pourrait marquer l'arrêt de l'attribution de prêts géants de la sorte par la BCE, étant donné le raffermissement récent de l'inflation en zone euro.
Même si le président de l'institution, Mario Draghi, juge qu'il est encore trop tôt pour mettre un frein aux mesures exceptionnelles de soutien à l'économie, tel que le vaste plan de rachat de titres de dette prévu jusqu'à fin 2017, l'annonce de mesures supplémentaires paraît en tout cas peu probable pour l'heure.
Les analystes d'UniCredit s'attendaient ainsi, avant d'avoir connaissance des chiffres de la BCE, à une telle forte augmentation du montant alloué "car c'est la dernière chance d'obtenir des financements vraiment peu chers, dans un contexte où les banques centrales sont en train de devenir moins accommodantes et que l'amélioration de l'environnement économique va probablement davantage stimuler les prêts".