L'intelligence artificielle (IA), présentée comme la technologie la plus puissante et la plus expressive de notre époque, approche d'un moment charnière de transition vers la décentralisation.
Décentralisation de l'IA
Nick Emmons, cofondateur et PDG d'Upshot, a souligné le passage des systèmes d'IA traditionnels et centralisés, dominés par une poignée d'entreprises puissantes, à une approche décentralisée qui tire parti de la technologie blockchain pour une plus grande transparence et une meilleure collaboration.
L'IA décentralisée transforme les systèmes opaques et centralisés en réseaux transparents qui coordonnent l'intelligence des machines pour atteindre des objectifs communs. Ce changement ne démocratise pas seulement l'IA, mais garantit également que les applications peuvent fonctionner dans un environnement sans confiance, sans avoir besoin de s'appuyer sur un groupe d'organisations sélectionnées.
Malgré la croissance de l'IA en source ouverte, avec des plateformes comme Hugging Face qui offrent plus de 450 000 modèles, Emmons souligne que ces développements se produisent souvent de manière isolée. Pour que l'IA soit réellement décentralisée, il appelle à un effort de collaboration entre les développeurs afin de créer des modèles qui apprennent les uns des autres au fil du temps.
M. Emmons souligne la nécessité de réimaginer la pile d'IA afin de décentraliser entièrement son développement et son application. Cela concerne toutes les couches de l'IA, de la puissance de calcul au traitement des données et à la formation des modèles. La décentralisation peut alors être réalisée par des marchés qui encouragent la collaboration et utilisent la technologie blockchain pour faciliter des interactions transparentes et sans confiance.
La décentralisation de l'IA offre également un moyen de répartir le contrôle sur la technologie, d'aligner le développement sur les différents besoins et de se prémunir contre la surveillance et la manipulation de masse.
Face à un carrefour critique dans le développement de l'intelligence artificielle, Nick présente des arguments convaincants en faveur de la décentralisation de l'IA. La dichotomie actuelle présente deux choix imparfaits : sacrifier la décentralisation pour une IA propriétaire de pointe ou s'engager dans des alternatives strictement décentralisées qui, bien que prometteuses, sont actuellement moins performantes que leurs homologues centralisés.
Emmons explique que pour surmonter ce dilemme, il faut des efforts concertés de la part de tous les participants à l'écosystème de l'IA. L'objectif est de créer un environnement de collaboration où l'IA décentralisée peut prospérer sans sacrifier l'accès aux technologies de pointe. Pour ce faire, il faut veiller à ce que la décentralisation couvre l'ensemble de la pile d'IA, de la collecte des données au déploiement des modèles, afin de maintenir une architecture accessible et sans confiance.
Nécessité d'un développement collaboratif
La centralisation de l'IA, bien qu'efficace en termes de coûts de coordination, concentre le pouvoir et le contrôle, ce qui nuit en fin de compte à l'innovation et à la protection de la vie privée. En revanche, l'IA décentralisée promet de nombreux avantages, notamment l'intelligence collective, l'accès universel, des résultats inviolables, l'évolutivité, la protection de la vie privée et la réduction des préjugés.
Pour passer à un avenir d'IA décentralisée, Emmons préconise une nouvelle édition de la pile d'IA en tant qu'écosystème ouvert, encourageant la synergie entre des composants traditionnellement cloisonnés dans des systèmes fermés. Cette évolution pourrait démocratiser le développement de l'IA, en garantissant un large accès aux outils et aux technologies de l'IA et en atténuant les risques associés à un contrôle centralisé.
Toufi Saliba, PDG et fondateur d'HyperCycle, a déclaré à Investing.com qu'il pensait que l'intelligence artificielle était "sans doute l'innovation la plus importante depuis l'internet lui-même".
M. Saliba a souligné le rôle essentiel du développement collaboratif dans l'avenir de l'IA, en insistant sur la nécessité de "modèles de formation partagés et de technologies open source" pour libérer tout son potentiel.
Il a comparé l'évolution de l'internet à la voie que l'IA doit emprunter, notant que "tout comme le web n'aurait jamais décollé s'il était resté sous le contrôle de l'ARPA, pour que l'IA réalise son véritable potentiel, son développement doit être collaboratif".
M. Saliba a appelé de ses vœux des "systèmes décentralisés qui permettent aux innovateurs d'itérer sur les modèles existants", favorisant ainsi un écosystème où les meilleures idées peuvent s'épanouir. Il a conclu par une vision de l'avenir où une telle approche permet à "cette technologie transformatrice de changer le monde".
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