Investing.com – Alors que le Bitcoin rebondit depuis le début de l’année 2023, bien que modestement, de nombreux noms célèbres s’expriment à propos des perspectives du Bitcoin et des cryptomonnaies en général pour cette nouvelle année et au-delà.
Dans une interview accordée à l'hebdomadaire français L'Express, Nassim Nicholas Taleb l'auteur du best-seller 2010 du New York Times, The Black Swan et l'un des rares économistes à avoir prévu la crise financière de 2008, a ajouté sa pierre à l’édifice.
Il a notamment souligné que l’avenir du Bitcoin repose sur le fait que les générations futures continueront à s’y intéresser, contrairement à d’autres actifs comme l’or dont la valeur est plus tangible.
L'un des problèmes du bitcoin, a-t-il expliqué, est que "nous ne sommes pas sûrs des intérêts, des mentalités et des préférences des générations futures. La technologie va et vient, l'or reste, du moins physiquement. Une fois négligé pendant une brève période, le bitcoin s'effondrerait nécessairement".
L’économiste a également justifié le succès des cryptomonnaies ces dernières années par la politique monétaire souple des banques centrales, une ère qui a brutalement pris fin en 2022 avec la remontée des taux des banques centrales.
"La baisse des taux crée des bulles d'actifs sans forcément aider l'économie", a-t-il expliqué, ajoutant que "le capital ne coûte plus rien, les retours sur investissement sans risque deviennent trop faibles, voire négatifs, poussant les gens à la spéculation » et que « nous perdons le sens de ce qu'est un investissement à long terme », et en concluant : « C'est la fin de la vraie finance. »
Cette situation a selon lui créé un terrain favorable pour l’apparition "de tumeurs malignes comme le bitcoin".
Rappelons que l’avis de Taleb à propos des cryptomonnaies doit être pris en compte à la lumière du fait qu’il a par le passé soutenu le Bitcoin, alors que la crypto était encore inconnue du grand public.
Il a en effet expliqué qu’il a jugé que Bernanke, le patron de la Fed au moment de la crise de 2008, n'a pas vu les risques structurels du système avant que la crise n’écalte, réagissant ensuite de manière excessive.
"Au lieu de corriger la dette et d'atténuer les risques cachés, il les a couverts avec une politique monétaire qui n'était censée être que transitoire", et « "j'ai pensé à tort que le bitcoin serait un rempart contre les distorsions de cette politique monétaire" a-t-il expliqué.
Enfin, Taleb a également jugé que "l'univers des crypto-monnaies attire les manipulateurs et les escrocs."