par Kylie MacLellan et Elizabeth Piper
LONDRES (Reuters) - Le Royaume-Uni a présenté mardi un nouveau régime douanier pour l'après Brexit censé se substituer au Tarif extérieur commun (TEC) de l'Union européenne, en maintenant des droits de douane de 10% sur les voitures importées mais en les supprimant sur 30 milliards de livres (33,6 milliards d'euros) d'importations entrant dans les chaînes d'approvisionnement britanniques.
Après avoir confié sa politique commerciale extérieure à l'Union européenne pendant des dizaines d'années, la Grande-Bretagne, qui a quitté officiellement le bloc communautaire le 31 janvier, négocie désormais des accords de libre-échange avec d'autres pays.
Le royaume et les Etats-Unis ont officiellement lancé début mai un premier cycle de négociations commerciales, faisant part de leur souhait d'avancer rapidement vers la conclusion d'un accord de libre-échange.
Le gouvernement britannique souhaite conclure des accords couvrant 80% de son commerce extérieur d'ici trois ans. Le nouveau régime s'appliquera uniquement aux pays pour lesquels aucun accord n'a été conclu.
Londres estime que ce nouveau régime, baptisé UK Global Tariff (UKGT), sera plus simple et moins cher que le TEC européen, car il supprimera notamment tous les droits de douane inférieurs à 2%.
"Le nouveau UK Global Tariff bénéficiera aux consommateurs et aux ménages britanniques en réduisant les formalités administratives et en abaissant le coût de milliers de produits courants", a déclaré la secrétaire d'Etat au Commerce international, Liz Truss.
Dans le cadre de ce nouveau régime, les droits de douane seront supprimés sur une large gamme de produits: 60% des échanges entreront au Royaume-Uni en franchise de droits aux conditions de l'OMC ou via l'actuel accès préférentiel à compter de janvier 2021, selon le gouvernement.
Les droits de douane seront cependant maintenus sur un certain nombre de produits liés à l'agriculture, l'automobile et la pêche, afin de préserver les secteurs concernés localement.
"Maintenir une protection de l'agriculture a un sens en tant que monnaie d'échange pour les négociations avec l'UE et les Etats-Unis. Mais cela implique des hausses de coûts importantes pour les importations agricoles en l'absence d'accord de libre-échange entre Royaume-Uni et UE", estime Thomas Sampson, professeur associé à la London School of Economics.
Le projet prévoit aussi une suppression des droits de douane sur les produits visant à améliorer l'efficacité énergétique et une exemption temporaire pour les ceux utilisés pour combattre le COVID-19, comme les équipements de protection individuelle.
(version française Claude Chendjou et Marc Angrand, édité par Jean-Philippe Lefief)