Les Bourses ont repris timidement leur souffle lundi, après la déroute de la semaine dernière, grâce aux valeurs énergétiques portées par des espoirs de fin de conflit en Libye et à des chasses aux bonnes affaires.
Après avoir débuté la journée dans le rouge, les Bourses européennes ont fortement rebondi en milieu de journée mais ont modéré leurs gains en fin de séance. La plupart ont toutefois fini nettement dans le vert: Paris a clôturé en hausse de 1,14%, Londres de 1,08%, Madrid de 1,87% et Milan de 1,78%.
Seul le marché de Francfort a terminé en petite baisse de 0,11%.
A New York, le Dow Jones a signé un modeste rebond, prenant 0,34% après avoir chuté de 4% la semaine dernière et de 15% sur les quatre semaines dernières. Le Nasdaq a gagné 0,15%.
Parmi les places latino-américaines, Mexico a progressé de 1,38% et Caracas de 0,12%, mais Santiago a perdu 0,41%.
Les valeurs du secteur énergétique, en particulier les groupes pétroliers, ont progressé en Europe, portées par des espoirs de fin de conflit en Libye, où les rebelles étaient en passe lundi de renverser le régime de Kadhafi, ce qui ouvrirait la porte à une remise en marche des installations pétrolières du pays.
Le français Total a clôturé en hausse de 2,25% et l'italien Eni, un des plus gros opérateurs en Libye, a bondi de 6,33%. L'allemand EON a pris 3,57%.
L'espoir de voir revenir le brut libyen sur le marché européen a pesé sur les cours du brut à Londres, où le baril a plongé à 105,15 dollars avant de finir sur un rebond plus modéré de 26 cents à 108,36 dollars. Les cours ont à l'inverse progressé à New York.
Les investisseurs se sont lancés également dans une chasse aux bonnes affaires après les dégringolades de la semaine dernière. Ils rachètent "certains titres bradés. Il ne s'agit pas d'un rebond mais on reprend son souffle au début d'une semaine qui s'annonce compliquée", a commenté Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
Le marché attend aussi le discours que doit prononcer le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, vendredi.
"Nous sommes toujours dans une zone de fortes turbulences où les doutes sur la solidité du secteur bancaire en Europe et l'économie des Etats-Unis sont loin d'avoir disparu", a estimé un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Les valeurs bancaires ont eu plus de mal à l'image de la française BNP Paribas (-0,09%), tandis que Société Générale prenait 0,93%. En Grande-Bretagne, RBS a chuté de 5,30% à 19,67 pence et Barclays de 2,82%.
A New York, Bank of America a dégringolé de 7,89%.
Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, groupe qui a perdu près de 50% de sa valeur boursière depuis le 1er janvier, estime que la nervosité autour des titres bancaires pourrait durer au moins jusqu'en octobre.
Des signaux rassurants sont venus toutefois de Berlin lundi.
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a affirmé qu'aucun signe de récession n'était visible en Allemagne, où la croissance devrait atteindre 3% en 2011 malgré un deuxième trimestre plus poussif que prévu (+0,1%).
M. Schäuble et son homologue français François Baroin doivent se rencontrer mardi à Paris à 10H00 (08H00 GMT) pour mettre en oeuvre les décisions censées renforcer une zone euro pas encore tirée d'affaire, de la taxe sur les transactions à la "règle d'or" budgétaire. Mais cette rencontre ne devrait pas donner lieu à des annonces.
Preuve de l'optimisme encore modéré qui entoure les marchés, l'or, valeur refuge par excellence, s'est rapproché lundi de la barre des 1.900 dollars l'once, un seuil jamais vu.