Plusieurs responsables politiques de gauche et syndicaux, dont Arnaud Montebourg et Philippe Martinez, appellent mercredi dans une tribune à réorienter l'économie française vers les activités industrielles et réclament que la finance, qui "continue d'étouffer l'industrie", soit remise "à sa place".
Cette tribune, publiée dans Le Monde daté de jeudi et intitulée "Redonnons la priorité à l'industrie", est signée, entre autres, par Arnaud Montebourg (candidat à la primaire organisée par le PS), Pierre Laurent (secrétaire général du PCF), Philippe Martinez (secrétaire général de la CGT), Jean-Claude Mailly (secrétaire général de FO), Eric Coquerel (responsable du Parti de gauche), Gabriel Colletis (économiste), ou Jacques Génereux (économiste et coordinateur du programme de Jean-Luc Mélenchon).
Ils évoquent les pertes d'emplois dans le secteur industriel français depuis 2001.
"Ce chiffre-là glace d'effroi. Et même en pleine campagne électorale, où les discours doivent donner de l'élan, il faut bien le citer. Peut-être même le crier : depuis 2001, l'industrie française a perdu chaque jour, en moyenne, 165 emplois", écrivent-ils.
"Ça suffit ! (...) le patron des patrons, Pierre Gattaz, promettait effrontément de créer +un million d'emplois+ si le coût du travail baissait suffisamment. Selon la même magie de l'appauvrissement, François Fillon assure, lui, de diviser par deux le taux de chômage. Ils trompent les Français !", ajoutent les signataires.
Selon eux, "pour retrouver le sentier du développement et de l'emploi, le pays ne doit pas jouer les Pères Fouettards du salariat mais s'appuyer sur la mère de toutes les batailles productives : l'industrie".
Les signataires proposent de lancer une réorientation des activités industrielles qui "s'inscrit pleinement dans la perspective de la nécessaire transition écologique et ne pourra être opérée qu'avec des travailleurs mieux formés".
Parallèlement, ils demandent de remettre "la finance à sa place".
"Le temps des marchés financiers et celui des publications de résultats trimestriels ne sont pas ceux de l'entreprise et des projets industriels".
Ils évoquent aussi les "exigences excessives de rendement des capitaux propres qui privent les entreprises de nombreuses opportunités industrielles et commerciales".
Enfin, ils dénoncent l'idée selon laquelle "la politique d'austérité suivie depuis des années soit de nature à donner à la France la perspective et le dynamisme dont elle a besoin". Pour eux, "les coupes claires budgétaires ne peuvent que provoquer la récession et la contraction des débouchés des entreprises".