Le tout nouveau président du Medef Pierre Gattaz a jugé jeudi "pas possible" ni "imaginable" une éventuelle hausse des cotisations sociales, une des pistes du gouvernement pour combler le déficit des retraites.
Le nouveau patron des patrons a été reçu comme les autres partenaires sociaux par Jean-Marc Ayrault, qui mène à Matignon un premier cycle de concertations sur les retraites. Un texte sera ensuite proposé "le 18 septembre", selon M. Gattaz.
"Il y a de moins en moins d'actifs pour financer et de plus en plus de retraités. Il faut mathématiquement augmenter les annuités et l'âge légal de départ à la retraite", a déclaré à la presse M. Gattaz à l'issue de l'entretien avec le Premier ministre.
"Ce que nous avons proposé, c'est d'augmenter de 41,5 annuités à 43 en 2020 et de 62 à 63 l'âge de départ à la retraite à l'horizon 2020, puis de 63 à 65 ans à l'horizon 2040", a précisé le successeur de Laurence Parisot.
"Ce que nous avons aussi rappelé, c'est que les marges des entreprises françaises sont extrêmement faibles", a-t-il ajouté. Dans ces conditions, "il n'est pas possible et imaginable d'augmenter encore les cotisations sociales", a mis en garde le président du Medef.
"Il faut faire attention de ne pas surcharger, surtaxer" des entreprises françaises déjà "exsangues", a-t-il enchaîné.
Une hausse des cotisations figure pourtant parmi les pistes envisagées par le gouvernement, selon le président de la CFTC Philippe Louis.
Selon M. Gattaz, M. Ayrault "a écouté (...) il est en train de se faire une opinion, il a conscience de la situation difficile de l'économie française".
Reçu peu après, le président de l'UPA (artisans) Jean-Pierre Crouzet s'est lui aussi prononcé contre toute hausse des cotisations qui "pénaliserait", selon lui, l'embauche dans les entreprises. Mais il "n'a pas ressenti de propositions dans ce sens-là" du côté du gouvernement, a-t-il ajouté après sa rencontre avec M. Ayrault.