Les demandes de départ en retraite ont augmenté de 20% en 2013 et 2014, entraînant d'importants retards de versement dans les régions Nord-Picardie et Languedoc-Roussillon, a affirmé mardi le directeur de la Caisse nationale d'assurance vieillisse (Cnav) Pierre Mayeur.
"En 2013 et 2014, les demandes de liquidation de retraite (ensemble des opérations permettant de déterminer le droit d’un assuré à une pension de vieillesse et à la calculer, ndlr) ont augmenté de 20% environ", a expliqué le directeur de la Cnav dans une interview au Parisien.
"Et en 2014, fait rare, nous avons connu trois pics d'activité: avril, juin et septembre", a-t-il ajouté pour expliquer les retards de paiement des nouveaux retraités, de plus en plus nombreux.
Reconnaissant de "vrais retards" en Nord-Picardie et en Languedoc-Roussillon, avec 12% des nouveaux retraités concernés en octobre, Pierre Mayeur précise que la situation est "meilleure mais tendue" dans les régions "Paca, Auvergne, Bretagne et Midi-Pyrénées".
Un retard signifie qu'"une personne partie à la retraite le premier du mois X n'a toujours pas perçu de pension le 9 du mois suivant, car nous payons à terme échu, et le 9 du mois", rappelle M.Mayeur.
Pour expliquer les disparités entre les régions, il invoque un "record de dépôts de demandes en septembre" en Nord-Picardie, couplé à une modification du processus de traitement des dossiers "qui avait déjà entraîné des retards".
"Dans cette région industrielle, beaucoup de personnes ont connu des carrières longues, parfois difficiles à reconstituer" poursuit M.Mayeur.
"En Languedoc-Roussillon, les carrières sont morcelées, certains ont travaillé à l'étranger, en Espagne (...), beaucoup de personnes arrivent à la retraite sans emploi et n'ont pas préparé leur changement de situation", ajoute-t-il.
Interrogé sur les mesures mises en place depuis 2013 pour améliorer la situation, le directeur de la Cnav évoque le recrutement d'une cinquantaine de CDD et d'une vingtaine de CDI, "affectés dans des caisses qui tournent bien et auxquelles ont été transférés des dossiers à traiter".
"En Nord-Picardie, depuis octobre, les caisses sont fermées deux jours par semaine pour se concentrer sur le traitement du stock" et des cellules ont été créées "pour traiter au plus vite les cas les plus fragiles", détaille M. Mayeur.
Mais "tout cela n'aura un effet que début 2015".
Toutefois, "les demandes vont baisser" en 2015 et 2016. "Cela a déjà commencé depuis le début décembre. Il faut maintenant résorber le retard", conclut Pierre Mayeur.