Les inquiétudes sur une éventuelle pénurie de carburant, en raison de la grève sur les terminaux pétroliers de Fos-Lavera et de l'appel à la grève dans les raffineries à compter de mardi, ne doivent pas mener à "des achats de panique", la "dernière chose à faire", a estimé lundi l'Union française des industries pétrolières (Ufip).
"La dernière chose à faire, ce sont des achats de panique. Il n'y a pas de panique à avoir. Ce sont ces achats-là qui risquent de précipiter le problème", a déclaré lundi à l'AFP Jean-Louis Schilansky, président de l'Ufip.
Les raffineries françaises vont être confrontées cette semaine à deux mouvements différents: la poursuite de la grève dans les terminaux pétroliers de Fos-Lavera, près de Marseille, qui approvisionnent six des douze raffineries françaises, et l'appel à la grève reconductible lancé par la CGT dans l'ensemble des raffineries à compter de mardi dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites.
Selon l'Ufip, la grève à Fos-Lavera pourrait entraîner l'arrêt progressif de quatre des six raffineries qui s'y approvisionnent d'ici la fin de la semaine, a rappelé M. Schilansky. Les deux autres raffineries approvisionnées par ces terminaux diposent en revanche de suffisamment de stock pour fonctionner plus longtemps.
Si le mouvement se poursuit, "à partir du 20 octobre, en gros, nous commencerons à avoir des problèmes d'approvisionnement localisés, notamment dans le Sud-Est", a redit M. Schilansky.
Revenant sur l'appel à la grève reconductible lancé par la CGT dans les raffineries à partir de mardi, M. Schilansky a jugé qu'il était "difficile" pour le moment d'en évaluer les conséquences.
"Raffinerie par raffinerie, il est bien difficile de savoir ce qui va exactement se passer, s'il va y avoir des arrêts d'unité ou pas ou des mises à débit minimum", a-t-il déclaré. Les salariés de Donges, près de Nantes, ont, eux annoncé l'arrêt de leur raffinerie à compter de mardi, avec un nouveau vote chaque jour pour décider de la suite du mouvement.
M. Schilansky a toutefois rappelé qu'en cas de "crise de distribution" de carburants, le gouvernement pouvait utiliser les stocks de réserve: avec ces stocks, "on a trois mois de consommation devant nous sur la France entière".