CHAMPAGNE-SUR-SEINE, Seine-et-Marne (Reuters) - L'Association des maires de France (AMF) a dit mercredi avoir eu des garanties de l'Etat sur le financement de l'accueil d'une trentaine de milliers de réfugiés d'ici deux ans et penser que les communes volontaires suffiront à héberger chacun.
La France s'est engagée à accueillir 24.000 réfugiés de Syrie, d'Irak ou d'Erythrée en sus des 6.750 déjà demandés par l'Union européenne, conformément au plan de la Commission de répartir 160.000 réfugiés dans l'UE, quatre fois plus que la proposition faite en mai, fraîchement accueillie alors par une partie des Vingt-Huit.
De très nombreuses communes ont fait savoir qu'elles étaient prêtes à accueillir des réfugiés et le Parti socialiste a lancé un mot d'ordre national, "l'accueil des réfugiés, pour nous, c'est oui!", sur un sujet qui divise l'opposition de droite.
"Notre sentiment, c'est que ça devrait pouvoir suffire", a dit le maire Les Républicains de Troyes et président de l'AMF, François Baroin, lors d'une conférence de presse.
"Si ça n'est pas le cas, l'Etat a le pouvoir, et c'est sa mission régalienne, de définir le cadre géographique", a-t-il ajouté après avoir souligné que les places d'accueil de réfugiés déjà existantes étaient "inéquitablement" réparties.
L'AMF a en outre salué la "réactivité" du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a reçu ses représentants mardi afin de coordonner l'accueil qui se fera en priorité dans les villes volontaires.
"C'est en accord avec le ministre de l'Intérieur, d'abord et avant tout sur la base du volontariat, que les communes (pourront) avoir tous les éléments d'information", a dit François Baroin en soulignant que, outre l'hébergement, un dispositif important devrait être mis en oeuvre.
"Il faut être lucide. On parle de deux ans, deux ans c'est pas 15 jours. Il faut un suivi médical, psychologique, des interprètes, un dispositif social, un dispositif éducatif", a-t-il notamment énuméré.
Le coût, a-t-il dit en citant le ministre de l'Intérieur, sera supporté à 100% par l'Etat, "à hauteur de 6.000 euros par migrant", un facteur majeur au moment où l'AMF mobilise ses troupes pour contester la baisse des dotations.
Les financements viendront de "fonds européens, le tout conditionné par une négociation européenne puisque la France a mis comme condition de l'organisation de ce dispositif, ça a été dit par le ministre, la mise en place de centres d'enregistrement en Italie, en Grèce et en Hongrie".
Un peu plus tôt, la France avait accueilli une cinquantaine de réfugiés syriens et irakiens à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne).
Après leur voyage en car depuis Munich, en Allemagne, ces réfugiés ont été accueillis par la Croix rouge dans un centre d'hébergement provisoire mis en place dans les dernières heures.
(Grégory Blachier, avec Christian Hartmann, édité par Yves Clarisse)