La Bourse de Paris a terminé en nette baisse mardi (-1,15% à 4.050,27 points), pénalisée pour la deuxième journée consécutive par l'instablité dans le monde arabe, les violences en Libye et les craintes sur l'approvisionnement en pétrole.
A la clôture, l'indice vedette a cédé 47,14 points pour s'inscrire à 4.050,27 points dans un volume d'échanges de 4,21 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, le mouvement de baisse était moins prononcé: le Dax à Francfort a fini en recul de 0,05% et le Footsie à Londres a cedé 0,30%. L'Eurostoxx 50 se repliait de 0,96% à 2.983,33 points.
"Les événements dans le monde arabe et musulman suscitent des inquiétudes quant à l'approvisionnement du marché mondial en pétrole. Au-delà de 100 dollars le baril la facture pétrolière devient un fardeau pour l'économie mondiale qui pourrait entrer en récession", a souligné Arnaud Poutier, analyste chez IG Market.
Pour la première fois depuis 2008, le prix du panier de douze qualités de pétrole brut, qui sert de référence à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a franchi mardi la barre des 100 dollars.
Dans une économie tout juste sortie de la crise financière, une hausse excessive des cours de l'or noir risque de plomber véritablement la reprise, indiquait-on dans les salles de marché.
Face à ces inquiétudes, le bon indicateur américain sur la confiance des consommateurs qui a atteint son plus haut niveau depuis 3 ans n'a pas fait le poids. Tout au mieux a-t-il permis de réduire les pertes en milieu d'après-midi mais les craintes des boursiers ont vite repris le dessus.
Wall Street a ouvert en baisse, le Dow Jones perdant 0,51% et le Nasdaq 1,29%.
Le groupe Air France-KLM faisait partie des valeurs les plus directement pénalisées par les événements géopolitiques. Le titre cédait 3,04% à 11,79 euros, une augmentation des prix du pétrole gonflant automatiquement sa facture pétrolière.
Les valeurs bancaires qui sont très sensibles aux évolutions de la conjoncture mondiale cédaient des points: Société Générale (-2,15% à 49,26 euros), BNP Paribas (-2,78% à 55,56 euros), Crédit Agricole (-2,84% à 11,63 euros). Les investisseurs en profitent également pour prendre des bénéfices sur ces valeurs qui ont progressé de façon quasi ininterrompue depuis le début de l'année.
Total a amorti ses pertes en fin de journée et a terminé la séance sur un repli de 0,15% à 42,98 euros.
Alstom cédait 2,02% à 43,33 euros malgré l'annonce d'un contrat de 517 millions d'euros remporté à Singapour pour la construction d'une centrale à gaz à cycle combiné de 800 mégawatts (MW).
GDF Suez, valeur très liée à la production d'energie, perdait 1,86% à 28,80 euros. Lafarge dont l'objectif de cours a été abaissé à 48 euros contre 51 euros auparavant par UBS abandonnait 2,20% à 45,52 euros.
Hors CAC 40, le titre Poweo perdait 8,29% à 4,87 euros, affecté par l'annonce d'une perte opérationnelle de 150 millions d'euros pour son exercice 2010, soit trois fois plus qu'annoncé en novembre.
Les titres Maurel et Prom (+2,04% à 13 euros) ainsi que Essilor (+1% à 52,11 euros) ont terminé en hausse.