par Ayesha Rascoe et James Oliphant
PHILADELPHIE (Reuters) - Barack Obama a suppléé mardi Hillary Clinton, écartée par une pneumonie, pour porter le fer contre Donald Trump et dénoncer l'offensive de charme du candidat républicain à la Maison blanche auprès des classes populaires américaines.
Le président américain, qui jouit d'un taux de satisfaction de 50% à l'approche du terme de son deuxième mandat, pourrait être un atout majeur pour le camp démocrate en vue de l'élection présidentielle du 8 novembre aux Etats-Unis.
A l'occasion d'un rassemblement en plein air à Philadelphie, il s'en est pris aux efforts de Donald Trump, homme d'affaires ayant fait fortune dans l'immobilier à New York, pour se présenter comme le champion des travailleurs américains.
"Voilà un type qui a passé 70 ans sur cette Terre sans montrer le moindre intérêt pour les travailleurs. Il a passé l'essentiel de sa vie à essayer de se tenir à l'écart des travailleurs. Il ne vous aurait pas laissé entrer sur son parcours de golf", a lancé Barack Obama, dont c'était la première intervention seul dans le cadre de la campagne d'Hillary Clinton.
Alors que Donald Trump martèle que la situation économique des Etats-Unis est désastreuse, Barack Obama a mis en avant les récents chiffres sur la croissance des revenus pour prouver l'efficacité de sa politique économique.
"Par tant d'aspects, l'Amérique est plus forte et plus prospère que lorsque nous avons débuté cette aventure ensemble", a dit le président américain.
Hillary Clinton, qui a été sa secrétaire d'Etat durant son premier mandat, a pour sa part continué d'observer du repos dans sa résidence à Chappaqua, dans la banlieue de New York. La candidate démocrate a été victime d'un malaise dimanche en marge des commémorations des attentats du 11 septembre 2001. Ce n'est qu'ensuite que son équipe de campagne a révélé qu'elle souffrait d'une pneumonie pourtant diagnostiquée deux jours plus tôt.
TRUMP ATTAQUE CLINTON SUR SES DÉCLARATIONS, PAS SA SANTÉ
Hillary Clinton devrait reprendre sa campagne jeudi, a déclaré mardi soir son porte-parole, Nick Merrill.
Dans un communiqué, son équipe de campagne a annoncé qu'elle interviendrait jeudi à Greensboro, en Caroline du Nord.
De son côté, Donald Trump a avancé des propositions destinées à permettre aux familles américaines de déduire de leur impôt sur le revenu leurs frais de garde d'enfants et à accorder un congé maternité payé aux femmes auxquelles leur employeur ne le propose pas.
Avec sa fille Ivanka à ses côtés, il a paru soutenir le principe de l'égalité salariale entre hommes et femmes, un thème traditionnel des démocrates.
"Nous avons besoin que les mères qui travaillent soient justement rémunérées pour leur travail et qu'elles aient accès pour leur travail à des systèmes de gardes d'enfants de qualité et abordables", a dit le candidat républicain dans la banlieue de Philadelphie.
Comme lors d'un autre rassemblement un peu plus tôt dans la journée à Des Moines, dans l'Iowa, Donald Trump s'est abstenu d'évoquer la santé d'Hillary Clinton, préférant de nouveau insister sur les propos de sa rivale qualifiant la moitié de ses partisans de "lamentables" racistes et homophobes.
"Tandis que mon adversaire vous traite de personnes lamentables et irrécupérables, je vous qualifie de patriotes américains acharnés au travail qui aimez votre pays", a dit le candidat républicain, qui s'efforce de présenter Hillary Clinton comme une personne déconnectée de la réalité des Américains ordinaires.
(avec Emily Stephenson, Eric Walsh et Jeff Mason à Washington et Laila Kearney à New York; Bertrand Boucey pour le service français)