BELGRADE (Reuters) - Emmanuel Macron a mis en garde lundi contre la "République de la délation" et refusé de prendre des décisions "sur la base de révélations" et non de faits, après les informations publiées la semaine dernière sur le train de vie de son ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy.
"J'ai demandé au Premier ministre d'apporter toute la clarté", a déclaré le président interrogé sur cette affaire lors d'une conférence de presse à Belgrade. "Moi je ne prend pas de décisions sur la base de révélations mais de faits".
"Il y a encore dans notre pays le respect de la personne individuelle, des droits de la défense et de la possibilité de répondre sinon ça devient la République de la délation, il suffit que je sorte une photographie, dise des choses sur vous, sur n'importe qui, ça devient 'les dix petits nègres'", a-t-il ajouté, en référence au roman d'Agatha Christie. "Je souhaite que chacun puisse être respecté, que les principes que j'ai posés soient respectés et j'ai demandé au Premier ministre de procéder en ce sens donc des propositions me seront faites, instruites par les faits".
François de Rugy a été mis dans l'embarras la semaine dernière par des révélations sur son train de vie de président de l'Assemblée nationale puis de ministre d'Etat. Mediapart a notamment publié des photographies de dîners fastueux et des informations sur des travaux réalisés dans son logement de fonction.
Face à la polémique, le numéro deux du gouvernement, qui dénonce un "acharnement" et des "mensonges", a été convoqué jeudi par le Premier ministre Edouard Philippe mais a sauvé son poste. Il s'est toutefois engagé à soumettre ses frais de réception aux autorités de contrôle de l'Assemblée nationale et à rembourser si nécessaire "chaque euro contesté".
(Marine Pennetier, avec le bureau de Belgrade, édité par Yves Clarisse)