OTTAWA (Reuters) - L'eurodéputé et militant altermondialiste José Bové a été invité à quitter le Canada d'ici mercredi, une décision selon lui motivée par la volonté des autorités de l'empêcher de s'exprimer à une conférence contre le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada.
Le Conseil des Canadiens, une association dédiée à la défense de la justice sociale, a déclaré que José Bové avait été refoulé à l'entrée du territoire canadien avant une réunion publique que le groupe devait organiser en sa présence à Montréal.
Sur Twitter, l'eurodéputé a précisé mardi soir avoir été retenu pendant trois heures à l'aéroport de Montréal, incident qu'il impute à son opposition au CETA (Comprehensive Economic Trade Agreement ou Accord économique et commercial global).
Dans une interview à la Canadian Broadcasting Corporation, José Bové a précisé qu'il avait été autorisé ensuite à gagner son hôtel, mais que son passeport avait été confisqué et qu'il avait été invité à quitter le pays d'ici mercredi après-midi.
Une porte-parole du service des frontières n'a pas souhaité faire de commentaire sur le sujet, déclarant qu'un individu pouvait être considéré comme indésirable sur le territoire canadien pour une toute une série de raisons, touchant par exemple à la sécurité.
Cet incident coïncide avec la visite que doit effectuer le Premier ministre français Manuel Valls du 12 au 15 octobre au Canada, pendant laquelle, précise Matignon, "le dossier du (CETA) fera l'objet d'échanges approfondis".
Cet accord contesté, notamment par les écologistes, doit être signé le 27 octobre lors de la venue du Premier ministre canadien Justin Trudeau à Bruxelles, si les ministres européens du Commerce donnent leur feu vert le 18 à Luxembourg.
José Bové s'est fait connaître pour le démontage d'un restaurant McDonald's en 1999, dans le sud de la France. Il a été élu au Parlement européen en 2009.
(Leah Schnurr, avec Jean-Baptiste Vey à Paris; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)